Samedi 24 juin 2017.
J4 – 13th Big Five Marathon, mon 27ième Marathon
« Une des compétitions les plus connues dans le pays figure le Big Five Marathon. Celui-ci a lieu dans la réserve Entabeni située à 300 km de Johannesburg. Ce rendez-vous annuel se déroule vers le mois de juin, puisqu’à cette période, la température varie de 15 à 20°C. En outre, ce marathon fait à la fois partie des plus beaux et des plus éprouvants au monde. Ce qui renforce le fait qu’il s’agisse d’un défi exceptionnel à relever durant un Afrique voyage mémorable.
L’itinéraire du Big Five Marathon a été conçu afin que les participants puissent découvrir des paysages somptueux au cours de circuits en Afrique du Sud. Il S’agit aussi d’une occasion pour les marathoniens de rencontrer des éléphants, des rhinocéros noirs, des buffles, des léopards et des lions ainsi que d’autres animaux dans leurs milieux naturels. Par ailleurs, les coureurs se retrouvent à Lakeside Lodge où se trouve le point de départ et d’arrivée du concours. Ils passeront ensuite par le Ravineside lodge, le monolithe Entabeni, le plateau inférieur, quelques collines, le Hanglip, le Yellow Wood Valley et le long Drive.
Sur leur trajet, les sportifs courront sur de multiples surfaces allant du sable profond, des chemins de terre, des sentiers, des routes pavées et des galets. Quelques tronçons comptent également des pierres lâches et des trous ainsi que des montées et des descentes abruptes. Une fois que les compétiteurs franchiront la ligne d’arrivée, ils recevront une médaille en souvenir de leur challenge dans la nature sud-africaine.
Lorsque la course est officiellement cloturée, tous les concurrents sont invités à un buffet à Lakeside Lodge. »
Quelques détails utiles à savoir sur le Big Five Marathon
D’abord, comme le point de départ se situe à Lake Side Lodge, des véhicules sont chargés d’escorter le participants de leur hôtel au point de ralliement, à Lakeside. Le Big Five Marathon est une compétition qui se divise en deux dont le semi-marathon et le marathon.
Ma préparation
Plan d’entrainement de 11 semaines pour trail court (inférieur à 60km) et Faible dénivellation (inférieure à 1,5D+) sur Nutratlétic. Soit 6 semaines de préparation générale + 5 semaines de préparation spécifique à raison de 3 à 4 séances par semaine. Quelques séances en côtes et beaucoup de fractionné.
Pendant une bonne partie de la nuit, la toile de tente a vibré et les rondins de bois ont grincé. Ce qui nous a maintenu éveillés deux bonnes heures.
A 5h, un roulement de tambour ( réveil africain) nous ramène à la réalité. C’est le grand jour tant attendu. Celui du Big five marathon. Mes affaires sont prêtes depuis la veille. Comme les vingt six dernières fois.
5h30. C’est une organisation militaire et nous voilà tous attablés, calmes et concentrés pour notre petit déjeuner. Chacun a sa formule, sa potion magique.

Ensuite, dans la nuit noire, nous prenons place à bord des 3 safaris cars pour le départ des deux courses au programme : semi et full marathon.
7°C. Nous nous emmitouflons dans les ponchos matelassés fournis dans les véhicules. Heureusement car le vent glacé nous fouette le visage et nous transperce le corps.
En chemin, nous admirons le lever du soleil sur les montagnes environnantes et nous croisons un lion assis tranquillement sur le bord de la route.
La routine , quoi!
Lakeside Lodge , après une heure de route, où tous les cars venant des différents lodges situés aux quatre coins du parc privé convergent. Tous les coureurs sont maintenant rassemblés.
Un local non fermé nous est réservé pour y laisser nos affaires. Question de confiance.

Puis tandis que certains s’échauffent consciencieusement, d’autres en profitent pour prendre et se prendre en photos. Ce qui est mon cas.
Après un petit speech de l’organisateur, c’est l’heure de partir. Sur un air entraînant joué par l’orchestre local, nous démarrons en trombe.
Nous débutons par une belle descente qui permet de nous échauffer les gambettes car ce qui nous attend n’est pas qu’une simple partie de plaisir.
Curieusement, je ne ressens pas l’essoufflement lié à l’altitude comme lors du semi de Yellowstone en 2016. Mais j’essaie de pas partir en trombe.
Beaucoup me dépassent mais je ne veux pas les suivre. Nous savons tous ce qui nous attend au tournant.
Une descente abrupte que même les 4×4 abordent avec délicatesse, suivie d’une longue marche/course dans le désert de sable fin pendant 9 km vont m’achever. Ensuite retour au pied de ladite côte qu’il faut grimper avec des pentes à 45° voire parfois 47°.

Commençons par cette fameuse descente que je décide d’aborder en zig zag, comme sur une vidéo vue sur internet. Non seulement c’est drôle, mais en plus c’est efficace, mais je pense y avoir perdu pas mal d’énergie. D’autres choisissent de descendre en marche arrière, curieux mais moins traumatisant aussi. Heureusement que mes tendons d’Achille et mes genoux tiennent le coup.
Pendant les parties difficiles, je m’arrange toujours pour m’accrocher à quelqu’un.
Ici, il s’appelle Brett et est américain.
Lorsque nous nous élançons sur le chemin de sable fin et profond, mes pieds sont lourds, comme cloués au sol. J’essaie de temps à autre à courir mais cela me demande tellement d’effort que j’y renonce rapidement. Néanmoins, pour ne pas abandonner, je décide de m’accrocher à quelqu’un. Ce sera cet homme dont je copierai chaque allure jusqu’à ce que je le dépasse. Puis ce sera son tour. Jusqu’à ce que nos allures s’accordent naturellement.
Le sable fin et profond n’est agréable qu’au bord de la mer , croyez-moi. Et ici, je ne suis pas la seule à le penser.
Voici la fameuse montée, en réalité la même côte abrupte que nous avons dévalé dix kilomètres avant.
Nous sommes un groupe de cinq qui l’affrontons ensemble. Arrêt imposé tous les 5 mètres pour souffler un peu. Je m’aide de mes mains pour soulager mes quadriceps. Mais je me sens bien.
En haut de la côte, un photographe est posté mais nous n’avons même pas la force de faire semblant de courir pour le cliché.
Nous n’échangeons que quelques mots durant nos trois heures passées l’un à côté de l’autre. Pendant un long moment, nous nous retrouvons tout seuls sans personne ni devant ni derrière nous.
Quand l’un flanche, l’autre prend le relais, alternativement et instinctivement. C’est ainsi jusqu’au 38ème où je vois qu’il a envie d’accélérer. Je ne peux pas le suivre et je ne veux pas le retarder. Il est désolé de me laisser seule mais je l’assure que ça va aller pour moi.
J’alterne tranquillement marche/course. Je dépasse un coureur encore plus fatigué que moi et me fait dépasser sur le dernier kilomètre par un autre. C’est ainsi.
J’entends au loin les clameurs de la foule et la voix du speaker qui annonce les arrivants.
Je regarde devant moi: personne, derrière : idem.
C’est donc à mon tour de monter sur scène. Je rassemble mes forces pour me remettre à courir dans les derniers deux cent mètres.
” Clara, from France “. Je suis tellement grisée que je sprinte sur les derniers mètres avant de m’écrouler dans les bras de l’organisateur venu remettre la médaille.
“Oui, je vais très bien”, je lui réponds devant son air inquiet .

Ensuite, je rejoins mon mari qui m’attend toujours aussi patiemment aux aires d’arrivée de chacune de mes courses.
Enfin, j’aperçois Brett arrivé cinq minutes avant moi . Nous nous congratulons et nous remercions mutuellement. Je lui dis être désolée de ne pas avoir poursuivi avec lui. Il me répond que c’était un honneur de courir avec moi. Trop sympa!
Je me change rapidement pour nous restaurer au buffet froid préparé par les organisateurs de la manifestation.
C’est au retour vers notre lodge que nous avons la chance de croiser une autruche, un rhinocéros visiblement intrigué par notre présence, des girafes, deux lionceaux essayant de chasser lesdites girafes, un troupeau de gnous.

Le dîner est vite expédié car tout le monde tombe de fatigue donc de sommeil.
C’est une journée pleine d’émotion.
Nous plongeons dans notre lit dont le matelas préchauffé nous accueille avec bienveillance.
En pratique : la seule façon de participer à cette course si on ne réside pas en Afrique du Sud est de passer par le seul Tour Albatros Adventures qui propose un package de 6 ou 8 jours tout compris sauf les boissons (même l’eau est payante), le pourboire et quelques activités en extra. Prise en charge par une équipe très efficace et sympathique de l’arrivée à l’aéroport de Johannesburg au départ de ce même aéroport.
Résultats:
05:34:49 – classement- 62/164 participant et 24/78 femmes (86 hommes et 78 femmes)