J moins 3 – Jeudi 28 juin 2018

Le compte à rebours est enclenché. C’est le moment de recharger ses batteries. Malto dextrine pendant trois jours. Et pâtes à chaque repas.

Mon équipement

C’est également mon dernier jour de travail et les dernières heures sont un peu difficiles. J’ai un peu de mal à rester concentrée et je n’ai qu’une hâte: terminer et rentrer à la maison.

Je dois redistribuer mes affaires dans les bagages, j’ai tellement de choses à emporter mais je suis sûre que je vais oublier des affaires importantes.

Cette idée de marathon du Mont Blanc m’est venue à la suite du Big Five Marathon où, par hasard, j’ai lancé à la volée à Mille et Linne, deux norvégiennes trouvées sur Instagram avec le hashtag #bigfivemarathon: « Ça vous dirait les filles d’aller courir un famous marathon en France : celui du Mont Blanc ? ». Comme cette idée ne leur semblait pas si incongrue, je l’ai laissé germée au fond de ma tête et quinze jours avant l’inscription au tirage au sort, je leur propose, ainsi qu’à ma co-runneuse Roxane et Brett l’américain (celui avec lequel j’ai couru le dernier semi en Afrique du Sud) de nous regrouper et de tenter notre chance tous ensemble. Tout le monde a été enthousiaste.

Parcours de la course
Parcours du Marathon du Mont Blanc

A vrai dire, je n’y croyais pas trop, compte-tenu des commentaires désabusés des autres runners ayant tenté à plusieurs reprises, en vain, de s’inscrire.

Néanmoins, quelle fût ma surprise quand je reçus un mail de l’organisation confirmant notre inscription en groupe ! J’avais pourtant prévu une course de repli en cas de refus. Je n’avais pas vraiment envie d’y participer, à ce marathon, c’était comme un pari. Mais il fallait quand même y aller, puisque je l’avais proposé.

Je me retrouve à rechercher un plan d’entraînement pour un trail de plus de 40km avec plus de 2500 mètres de dénivelé. J’en trouve un sur internet qui correspond probablement à Objectif : le finir. Ce qui me convient car je n’avais pas envie de trop me fatiguer.

Je nous trouve un logement à quatre kilomètres du centre-ville. Nous irons en voiture et nous décidons de prolonger directement nos vacances à partir de Chamonix.

J moins 2 – Vendredi 29 juin 2018

Malto dextrine 500ml

Place du Mont Blanc
Récupération du dossard

Départ matinal pour éviter les bouchons mais il n’y en aura pas. J’ai préparé des sandwichs mais finalement, j’en ai fait trop.

Chamonix est niché dans un écrin de verdure.

La récupération du dossard Place du Mont Blanc est rapide mais sérieuse, la bénévole vérifie consciencieusement le contenu de nos sac et surtout s’assure de la présence du matériel obligatoire : poche d’hydratation d’au moins 500ml, sifflet, couverture de survie, gobelet, veste en Goretex avec capuche. Le tee-shirt offert est heureusement à la bonne taille, pour une fois. Nous déambulons dans les allées des exposants et pour le plaisir, je m’offre des manchons fluo orange. Je vais courir en couleur. Après avoir déposé ma copine dans un hôtel du centre, nous rejoignons enfin notre logement loué il y a fort longtemps.

Tee shirt du Marathon
Tee-shirt coureur

Chalet Les Tissières : situé à 4 km du centre-ville. Il est très bien isolé et offre une vue magnifique sur les Glaciers des Bossons. C’est un combiné de RbnB et d’une auberge de jeunesse. Cet établissement est géré par une scandinave, ce qui fait que la plupart des occupants viennent de cette région. Nous sommes en France mais en les entendant parler, nous nous sentons très dépaysés. Nous avons heureusement loué une chambre avec salle de bain privative, ce qui nous assure un minimum d’intimité. Nous nous rendons néanmoins compte que les murs sont fins. Les ronflements du voisin se feront entendre cette nuit.

Les Tissières
Notre chambre au chalet

Je ne dors pas, probablement à cause d’un café bu à 16h.

Mon entraînement sera minimum, à raison de trois voire parfois quatre séances par semaine, plutôt cool. Je teste mon équipement ainsi que mon stress et ma condition physique en participant à 3 trails de ma région: Trail du Houssoy, Trail Entre Dhuys et Marne et Oxy’Trail. Une façon ludique de faire une sortie longue.

Trois semaines avant le marathon, lors d’une sortie à Fontainebleau, dans la forêt des Trois Pignons, vers le 5ème kilomètre, en sautant une des 25 bosses, je glisse malencontreusement et me tords une seconde fois ma cheville droite (octobre 2016). Je termine tant bien que mal mon parcours.

Samedi 30 Juin 2018 J moins 1

Malto dextrine, dernier jour.

Glacier des Bossons
Glacier des Bossons

Notre logement étant situé en dehors du centre ville, nous en profitons pour prendre les télésièges et monter au Glacier des Bossons. Nous effectuons une randonnée de deux heures qui nous permet d’apprécier les sentiers escarpés.

Nous arrivons à temps pour retrouver une journaliste de l’AFP ainsi que son photographe. En effet, lors d’un appel à témoins auquel j’ai répondu il y a trois mois, une journaliste me donne rendez-vous pour la rédaction d’un article concernant un coureur n’ayant jamais pratiqué la course en montagne, ce qui est mon cas. Nous décidons de faire des clichés en haut des Bossons. La séance dure environ une heure.

Linguines Fraîches, Homard Entier et sa Bisque

Cela nous laisse le temps d’aller déjeuner au Restaurant L’Aiguille du Midi. Je choisis le menu Cinq Générations avec en entrée une Terrine Maison au Cognac et son Cœur de Foie Gras, des Linguines Fraîches, Homard Entier et sa Bisque, Copeaux de Parmesan, le Plateau de Fromages Affinés, Farandole de Gourmandises au Buffet, le tout arrosé d’une demi-bouteille de Roussette de Savoie.
Que dire de plus ? Ce fût délicieux…

Glacier des Bossons
Saut devant le Glacier des Bossons

Dans l’après-midi, nous tombons par hasard sur la présentation des élites masculines et féminines du marathon du Mont Blanc. Il y a du beau monde,notamment Kilian Jornet, le favori.

Quand je pense que je vais courir la même course que lui sauf que lui court deux fois plus vite que moi.

Dans la soirée, comme convenu, nous nous retrouvons toutes à une Pasta-Party au Centre sportif Richard Bozon plutôt morose et tristounette sans musique et pas trop de monde non plus. Je suis contente de retrouver Linne et Mille rencontrées sur Instagram puis dans la vraie vie à Entabeni. Mais nous n’avons jamais eu l’occasion de discuter réellement. Hélas, mon anglais élémentaire ne me permet pas de communiquer correctement. Alors, je préfère me taire. C’est complètement idiot.

L’article est paru dans La Croix, Le Point, Getty Image, Challenge version électronique.

Demain, c’est le grand jour: le Marathon du Mont Blanc