C’est une course dont je rêvais depuis bien longtemps mais il a fallu convaincre auparavant mon mari qui finalement, a exaucé mes vœux après plus de trois ans de sollicitation.
Virée en Afrique du Sud
« Profitez du séjour dans une réserve privée à Entabeni située dans la province de Limpopo entre Johannesbourg et le parc Nation Kruger. Du safari lodge, avec une vue spectavulaire suer le célèbre monolithe Entabeni, nous avons l’opportunité de voir les « Big Five » comme les nombreuses autres espèces comme les girafes, les hippopotames, les crocodiles et des magnifiques espèces d’antilopes, sans mentionner l’abondante vie des oiseaux.
Nous utilisons des lodges exclusivement placés au milieu d’Entabeni et nous sommes à proximité des départs de safaris. »
Inscription 2016: premier essai en février 2016. Hélas, les places se sont vite vendues.
Inscription 2017: Pré inscription en août 2016, inscription définitive en octobre 2016. Ouf! Et encore, pas dans le lodge souhaité.
Septembre 2016: Réservation du circuit 6 jours
Octobre 2016: Réservation du billet avec Luftansa. avec escale à Franckfort.
Mai 2017: Nous communiquons à l’agence Albatros nos informations de vol pour organiser nos transferts
13 Juin 2017: Nous recevons notre carnet de voyage. Le grand jour arrive à grand pas.
Puis au cours des mois, tranquillement, les infos pratiques de la course et du package me parviennent. Tout à l’air bien organisé, nous partons sereins.
J1 – Mercredi 21 juin 2017. France
La porte d’entrée vient de se refermer sur nous.
L’aventure débute enfin. Sur la route vers l’aéroport, le trafic est fluide. Tellement d’histoires circulent sur des voyageurs ratant leur vol à cause d’un imprévu que nous sommes pratiquement les premiers à enregistrer nos bagages. L’attente peut aussi fait partie du voyage.
Roissy, les salles d’embarquement sont mal climatisées. Nous patientons en compagnie d’une centaine de voyageurs en sueur. Après un peu plus de 3/4 d’heure de retard dans une salle surchauffée, nous embarquons enfin.
A321. L’avion pour Francfort est complet. Il est rempli d’hommes d’affaires. Pendant les 75 minutes de vol, on nous sert un sandwich végétarien et une boisson au choix. Beaucoup ont opté pour la bière, j’ai une préférence pour le vin blanc mais ce breuvage ne fait pas bon ménage avec l’altitude. Heureusement que ses effets se dissipent durant les deux heures de transit à Francfort.
A Francfort, des transats sont mis à la disposition des voyageurs longue distance comme nous. Qu’il est agréable de s’allonger sur un sofa en attendant le prochain embarquement!
Le vol Francfort-Johannesburg se déroule pendant 10h15 sans encombre avec plusieurs tangages sans grande gravité. Mon voisin dort comme un sac, impossible de l’enjamber pour se dégourdir les membres et s’hydrater un peu. J’ai ainsi pu visionner trois films. Ce qui signifie que je n’ai pas fermé l’œil de la nuit et je me sens quand même en pleine forme en débarquant de l’avion.
J2 – Jeudi 22 juin 2017 – J2 Arrivée à Tambo ou aéroport international de Johannesburg.

Le contrôle des passeports et la récupération des bagages est aisée et rapide.
A la sortie, nous repérons les membres du Big5 et nous sommes dirigés vers un groupe. Durant le trajet de 4h en car qui nous amène au cœur de la réserve, je fais la connaissance d’une californienne d’origine Sud américaine qui souhaite faire le même temps au marathon que moi. Dommage que mon américain ne sois pas si fluently car rapidement la conversation s’épuise, faute de vocabulaire de ma part.
Tous les participants sont transférés de l’aéroport vers Entabeni Safari Conservancy.
Le départ des transfert de l’aéroport sont: 08:30, 10:00, 12:00, 14:00 and 16:00. Nous partons avec celui de 10h00. Le car est pratiquement rempli. Après quatre heures de route, nous arrivons enfin à destination.
Honeyguide Ranger Camp. Au milieu de nulle part. Une quinzaine de bungalow en bois et en toile sur deux niveaux avec terrasse et balcon. Aucun vis à vis, la vue donne sur un bois.

Au rez de chaussée, la chambre contient un lit king size avec moustiquaire, deux tables de chevet, trois lampes, une table, un réfrigérateur , un wc, des étagères et séparée par un rideau en toile une superbe salle d’eau avec lavabos double vasque, deux douches, le tout avec une ouverture à ciel ouvert. Sûrement sublime en été pour admirer le ciel étoilé mais en hiver, difficile de prendre sa douche dehors sous 8°C.
A l’étage, un espace salon donne sur un balcon ombragé.
Chose étrange ici, aucune porte ne ferme. La confiance règne ici.
Nous n’avons pas le temps d’en profiter car le lunch tend à sa fin et il faut aborder notre premier safari se 16h00.
A notre table, nous croisons un japonais, des américains, des canadiens qui eux, maîtrisent parfaitement les deux langues.
Puis nous embarquons dans des jeeps avec un toit en toile mais ouvertes à tout vent.
La voiture est conduite par un Ranger très attentif au bruit, aux environs. Il repère rapidement une belle girafe qui déguste tranquillement des feuilles. Puis nous croisons des phacochères, des gazelles, un rhinocéros blanc, des waterback, un troupeau de zèbres et j’en oublie. Nous en avons pleins les yeux.
La nuit tombe vite et un manteau de froid s’abat sur nous. Je ressort les pulls, le foulard et même le bonnet.
L’équipe s’arrête dans un coin et nous partageons avec eux une coupe de vin rouge accompagnée de petits canapés. Sous un ciel rempli de mille étoiles. Un beau coucher de soleil africain. Puis nous revenons au lodge.

A peine le temps de se rafraîchir dans notre bungalow, le dîner est prêt, ou presque. Nous patientons devant un chaleureux feu de bois avant de prendre place autour d’une longue table de bois.
Le buffet est excellent et le personnel aux petits soins. Tous les convives sont ravis et très bavards. Que se racontent-ils donc? Des histoires de course bien sûr.
Nous regagnons nos chambres la tête déjà pleines de souvenirs.
A noter: le wifi n’est disponible que dans le boma ( salle à manger). Pas de télé donc coucher immédiat. Tant mieux.
D’autre part en juin, c’est la période d’hiver en Afrique du Sud et la température peut varier de 0°C la nuit à 20-25 degrés Celsius dans la journée.
Durant le séjour, un certain nombre de ranger est attribué: un pour approximativement 10 participants. Les rangers assurent la sécurité, conduisent les véhicules de safari, programment les visites, coordonnent les évènements avec les organisateurs de la course et restent à disposition à toute heure. D’autre part, un coordinateur principal est présent du début à la fin du tour et répond aux attentes des participants.
Vendredi 23 juin 2017 2017 – J3 – Entabeni – Route inspection
Veille du marathon.

Après une excellente nuit, nous sommes réveillés gentiment par les roulements de tambour. Il est temps de se préparer pour la journée qui s’annonce bien chargée.
Nous prenons notre petit déjeuner dans le boma en compagnie des 28 autres puis nous partons pour Lakeside lodge où nous attendent le reste des coureurs semi et full marathon ainsi que leurs familles logés dans les quatre autres lodges de la réserve d’Entabeni pour le briefing de les courses de demain.
Lakeside lodge. Situé au sommet d’une montagne. Point de départ et d’arrivée du marathon et du semi. 1200 mètres d’altitude. 1500 mètres de dénivelé cumulés.
Après une brève présentation des organisateurs de la course, nous partons en repérage du parcours afin de prévisualiser et de mieux appréhender les difficultés à rencontrer demain.
Sur le trajet, les pisteurs guettent en permanence la présence d’animaux notamment celle des lions car demain, nous allons traverser une partie de leur territoire et ce serait mieux pour nous si les lions restaient avec leur lionne en train de pouponner dans un autre coin de la réserve.
Justement, devant nos voitures, un majestueux lion avance nonchalamment. Le ranger stoppe le moteur et nous attendons que le roi de la savane daigne nous laisser passer. Un peu plus loin, nous apercevons une maman guépard et ses quatre petits batifoler au milieu de la route avant de s’enfoncer dans les herbes hautes.

Que dire à propos de ce parcours? C’est juste un enfer et une succession de montées et descentes, d’un interminable passage sur du sable fin et quelques kilomètres sur des cailloux.
J’essaie de ne pas trop y penser. Que sera, sera.
Le convoi comporte plus de dix voitures qui dégagent tellement de poussières que nous toussons presque. Le paysage est grandiose, le voyage en vaut vraiment la peine.
Après 42.195 km en véhicule tout terrain , retour à Lakeside pour un lunch réunissant tous les coureurs ainsi que leurs accompagnateurs et les organisateurs. Nous récupérons également notre dossard ainsi qu’un élégant tee shirt gris. A noter que nous devons accrocher deux dossards: un devant et un autre derrière afin que les rangers puissent mieux voir les coureurs.
Nous regagnons ensuite notre lodge le “Honeyguide Rangers Camp” situé à 1h du départ.
Sur le chemin du retour, notre ranger repère des traces de passage récent de rhinocéros. Nous les suivons et effectivement, nous tombons nez à nez sur trois adultes semblant se défier. Après dix minutes d’attente, le ranger parvient à éloigner l’un des rhinocéros pour nous faire passer.
Douche en plein air pour nous décrasser, petit repos.
Dîner précoce à 18h30. Nous sommes bien calmes et très concentrés. Pasta party pour faire le plein de carburant demain.
Coucher à 20h car demain matin, le tambour nous réveille à 5h00.
Samedi 24 juin 2017. J4 – 13th Big Five Marathon, mon 27ième Marathon
« Une des compétitions les plus connues dans le pays figure le Big Five Marathon. Celui-ci a lieu dans la réserve Entabeni située à 300 km de Johannesburg. Ce rendez-vous annuel se déroule vers le mois de juin, puisqu’à cette période, la température varie de 15 à 20°C. En outre, ce marathon fait à la fois partie des plus beaux et des plus éprouvants au monde. Ce qui renforce le fait qu’il s’agisse d’un défi exceptionnel à relever durant un Afrique voyage mémorable.
Résultats:
05:34:49 – classement- 62/164 participant et 24/78 femmes (86 hommes et 78 femmes)
Dimanche 25 juin 2017 – J5 Dîner de célébration
Journée de repos pour ceux qui le veulent bien après avoir couru dans la savane africaine. Avant le petit déjeuner de 9h30 a été proposé un safari en option et après, une course de décrassage. Nous préférons profiter de notre bungalow et du calme aux alentours.

Tandis que je rédige mon compte rendu de la journée sur le pas de ma porte des bruissement de feuilles me font sursauter. Une bande de phacochères traversent la cour devant moi très tranquillement. Je me re-concentre sur mon sujet mais deux minutes après, je me retourne et je vois défiler une douzaine de pintades en promenade puis un troupeau de six zèbres qui passent nonchalamment à deux mètres de moi.
Je retiens mon souffle afin de ne pas les effrayer.
Buffet froid le midi autour de la piscine. Je dois me remettre sérieusement à l’anglais car j’ai beau essayer de me concentrer, je comprends à peine 1% des conversations lancées à pleine vitesse. Je me sens complètement frustrée de ne pouvoir communiquer librement. Alors j’évite de parler.

L’eau de la douche en plein air est froide car tous les autres sont passés avant. Je dois me laver les cheveux bien encrassés par la course d’hier. Brrr, C’est même glacial.
Nous nous dépêchons car un safari nous attend. Hélas, la chasse de l’après-midi est infructueuse à part un guépard vu d’assez loin, les éléphants n’ont pas l’air de vouloir se montrer ce soir. La nuit tombe rapidement et la fraîcheur aussi. Nous revêtons les ponchos matelassés et bien chauds car le vent glacé nous cingle le visage.
Le safari car nous amène directement au Lakeside lodge où un comité d’accueil nous attend avec des boissons rafraîchissantes.
L’organisation Albatros fait bien les choses. La party se déroule dans un boma (salle de réception en plein air centré par un immense feu de bois) accueillant tous les coureurs et leurs accompagnateurs.

La salle est pleine et l’ambiance est festive. La bière coule à flot. Pour ma part, je ne goûte qu’à un seul verre de vin rouge pour le plat et de vin blanc Sud africain pour le dessert.
C’est un immense buffet avec barbecue mais je ne citerai que le bon gâteau caramel chocolat et la délicieuse salade de fruits.
Après une démonstration de musique Sud africaine, la remise des prix aux trois premiers notre groupe est fatigué et décide de rentrer à notre camp.
Notre ranger essaie de nous trouver en vain un animal en sortie nocturne avec sa lampe de poche dans une main et le volant dans l’autre.
Dans la nuit noire et malgré un ciel étincelant de milles étoiles, le chemin du retour est un peu angoissant. J’ai l’impression qu’à tout moment pourrait surgir un lion en furie. Mais nous arrivons sans encombre jusque dans notre chambre où nous nous empressons de chauffer notre matelas.
Je m’endors rapidement bien au chaud sous la couette.
Lundi 26 juin 2017 – J6 Entabeni
Les roulements de tambour ont résonné une fois de plus ce matin à 6h30. Mais nous paressons un peu. La chaleur de notre lit est si confortable.

Mais quand nous arrivons dans le boma vers 7h30, nous nous apercevons avec stupeur que celui-ci est vide. Je regarde alors le programme de la journée affiché je m’aperçois qu’une marche dans le bush était prévue à 7h00. Et franchement, c’est une activité que je veux absolument faire.
Je demande à la cuisinière qui est présente s’il y a une possibilité de venir quand même les rejoindre. Elle a l’air embêtée mais me dit qu’elle prévient un ranger qui verra ce qu’il peut faire pour nous.
Je n’y crois plus mais en effet, un ranger arrive peu après et nous propose d’essayer de les chercher dans la savane mais que c’était risqué de s’y aventurer sans fusil. Nous y allons quand même en voiture et par miracle, nous les retrouvons au milieu d’une grande prairie autour d’une carcasse de gazelle complètement rongée par un guépard.
Pendant deux heures, nous marchons dans le bush accompagné par deux rangers. Nous avançons silencieux, en file indienne, nous nous arrêtons parfois pour écouter les explications sur la faune du bush. Une empreinte par ci, une branche cassée par là.
A 500 mètres de nous, deux rhinocéros se prélassent au soleil. Avant de nous en approcher, le ranger nous donne quelques consignes simples: ne pas parler, ne pas courir, ne pas faire de gestes brusques. Il surveille la direction du vent, repère quelques arbres pour s’abriter au cas où. Puis nous avançons de nouveau en file indienne, un ranger armé à chaque bout. 300 mètres après, nous nous accroupissons et retenons notre respiration.

Ils sont tout près, nous les prenons en photos. Nous sommes dans la zone 1 dite de confort. Mais quelques minutes plus tard, l’un d’eux redresse et commence à remuer ses oreilles. Sent-il notre présence?
Nous entrons dans la zone 2 dite d’alerte. Il est temps de rebrousser chemin avant que les rhinocéros n’atteignent la zone 3 de danger voire zone 4 où il est trop tard. Nous découvrons sur le sol les empreintes laissées par des petits serpents et enfin, nous rentrons tranquillement à notre lodge.
Mais nous ratons notre rendez-vous de 9h pour le quad. On ne peut pas tout faire.

Petit déjeuner un peu dispersé car certains sont partis faire un tour de montgolfière tôt ce matin.
J’ai une petite frayeur car nous avons réservé pour demain un tour de montgolfière et le nombre de participants minimum n’ayant pas été atteint, nous ne sommes pas assurés de voler demain matin. Mais à la réception, apparemment ils en ont trouvé assez. Donc, en attendant, nous en profitons pour rester sur notre balconnet, récupérer un peu de chaleur et jouir de la vue sur le bush.
Le déjeuner est proposé à côté de la piscine. Certains proposent une photo de groupe mais nous ne nous sentons pas concernés. Non seulement à cause de la barrière de la langue mais parce que nous sommes des solitaires sauvages. Et se forcer à discuter alors qu’on aimerait avoir la paix est inutile.
Nous avons à peine le temps de nous allonger un moment qu’il faut déjà repartir pour notre dernier safari.
Nous croisons successivement un crocodile alangui au milieu de notre chemin, un hippopotame pointant le bout de son museau et deux lionceaux repus ronronnant profondément, imperturbables devant notre présence. Voilà les dernières images que nous garderons de ce séjour.
Celui-ci touche à sa fin. L’équipe de l’hôtel a préparé pour dîner d’adieu un superbe feu de camp et un bon buffet au milieu du bush, à dix minutes en véhicule de notre lodge. Nous soupons aux chandelles et le staff entame une danse et des chants locaux.
L’ambiance est chaleureuse et les adieux sont douloureux pour certains.
Nous retrouvons avec plaisir notre lit avec matelas chauffant tandis certains prolongent leurs adieux tard dans la nuit africaine.
Mardi 27 juin 2017 – J7 Départ
La nuit a été bien reposante.
5h15. On vient toquer à notre porte pour nous réveiller. Heureusement car j’ai mal réglé mon réveil.

Malheureusement, au cours de notre transfert vers le lieu du décollage, le pilote annonce au ranger que la montgolfière ne pourra pas décoller ce matin par sécurité à cause d’un grand vent.
Nous sommes un peu déçus par cette mauvaise nouvelle mais nous préférons cela que nous écraser et mourir ici. Il vaut mieux être philosophe que mort.
Donc, nous voilà avec beaucoup de temps avant notre départ pour Johannesburg prévu à 11h30. Sur notre balconnet, nous dorons sous le soleil d’Afrique du Sud.
Deux phacochères traversent la cour avec précaution et se figent dès qu’un bruit les dérange.
C’est enfin le moment du départ.
Nous refaisons le chemin inverse jusqu’à l’aéroport international de Johannesburg.
Voilà la fin d’une belle escapade dans le pays de Mandela.
Bye bye, South Africa !!!