7th Marathon du Vignoble d’Alsace, mon septième Marathon
Janvier 2011: inscription OK avec pré-réservation de l’hébergement. Février: je reçois mon numéro de dossard. Mars: mon certificat d’aptitude est envoyé, l’inscription est complète.
Ma préparation
Aucune de particulière puisque je n’y allais que pour le fun. J’étais trop frustrée lors du Marathon du Médoc: j’ai couru trop vite et n’ai pu apprécier tous les stands de dégustation de vins.
Cette fois-ci, mon record aurait été de goûter à TOUS les vins proposés et de tout manger. A signaler mon abstinence totale d’alcool depuis plus de 3 mois!
Molsheim, France Samedi 19 Juin 2011
L’alarme n’a pas eu le temps de sonner, j’ai tellement peur de ne pas me réveiller. Le petit dèj est prévu à 6h30. Je m’habille rapidement: ma jupe-short, mon tee-shirt avec ma cape cousue dessus, ma ceinture cardio, ma montre Garmin, mes chaussettes, mes chaussures avec ma puce électronique accrochée, mon bandeau, mon appareil-photo et mon téléphone portable.
Dans la salle à manger, c’est l’effervescence, quelques coureurs allemands sont partiellement déguisés. Cela me décomplexe, je retire mon blouson, je sens le regard amusé des autres sur mon costume de Supergirl. Après tout, on est là pour s’amuser.
Bien qu’à moins d’une heure du départ, je m’oblige à déjeuner normalement: 2 mini-croissants, 2 mini-pains au chocolat, une oeuf à la coque, une tranche de pain, un bol de salade de fruits. Bref, je suis calée.
Dorlisheim: Départ de la course. Pause-pipi avec queue habituelle devant les toilettes portables. Puis le décompte et à 7h30, nous franchissons la ligne de départ. Je ne suis absolument pas stressée, je sais que j’ai tout mon temps pour goûter et déguster cette course festive. Je regarde autour de moi tout ce monde déguisé et coloré, je savoure ces instants de grâce. J’écarquille mes yeux, je voudrais me souvenir de cette belle journée.
Récit de la course

Je ne vais pas raconter ce marathon kilo par kilo comme les dernières fois mais voici dont je me souviendrai plus tard.
Après le marathon de Boston très studieux et très sérieux, j’ai ressenti une très grande lassitude qui a perduré au moins deux mois. Ce marathon en Alsace qui ne m’a nécessité aucune préparation spécifique m’a bien décontractée. Un marathon est éprouvant en soi physiquement, il peut être également l’occasion de se débarrasser de ses tensions psychologiques.

J’y suis allée avec la ferme intention de profiter de toute cette ambiance. Désormais mon but sera de durer le plus possible dans cette discipline qui me permet à la fois de me défouler et surtout de visiter des contrées plus ou moins lointaines. J’aime cette idée de changement, je ne veux pas que mon esprit ne s’arrête sur une pensée unique, je veux être surprise. Je ne veux pas courir juste pour courir, pour améliorer mon temps.
Je pense que j’ai passé l’âge des performances et je redoute toute blessure qui pourrait survenir en cas de surentrainement ou d’abus de course.

J’avoue que je n’ai jamais autant bu de vin en une seule fois, j’ai eu peur que mes jambes ne me portent plus, que je ne puisse plus redémarrer après chaque ravito mais j’ai tenu le coup, j’ai essayé de me concentrer après chaque verre bu.
Si on fait le calcul: 1/2 verre x 12 points de dégustation, cela fait … pas mal. Je préfère ne pas le savoir.
Je me suis arrêtée à CHAQUE ravito au moins 1 à 3 minutes.
J’ai même fait quelques clichés au début, ensuite, je ne voyais plus clair. J’ai terminé cette course “presque” sobre, les kilomètres m’ayant miraculeusement dégrisée.

Une course de temps en temps permet de rompre la monotonie de l’entrainement en solitaire. J’aurai pu m’intégrer à un groupe, comme par exemple, les très fameux CLM ou “Courir le Monde”, une bande de joyeux lurons qui mettent de l’ambiance à chacun de leurs passages dans les courses. Je les ai regardé de loin, je les ai admiré mais je suis et je resterai une éternelle sauvageonne. Ou plutôt je veux rester libre, indépendante, je ne supporte plus les carcans, les exigences, les convenances, les ressemblances. J’ai choisi la solitude car elle ne m’enferme pas dans un moule, je me sens à l’étroit dans un groupe même si parfois je le regrette. Je sais aussi plaisanter avec d’autres mais ces moments doivent être brefs. J’admire ceux qui parviennent à évoluer en communauté, moi je n’y arrive pas.
L’ambiance était véritablement dans le peloton. Pourtant pas un seul moment je ne me suis sentie seule.
Avec mon déguisement, j’ai eu droit à des sourires, beaucoup d’encouragement et surtout, cela a facilité les conversations. Ainsi, le temps m’a paru plus court en discutant avec les uns et les autres. Nous nous sommes retrouvés à chaque relais gastronomique où nous avons trinqué et mangé. C’était très sympathique et convivial.
J’ai discuté avec un compagnon déguisé en écossais, D’Artagnan, un gros bébé, un prêtre, une coccinelle, bref un monde varié insoupçonnable.
J’ai terminé la course avec un jeune homme alsacien (dont j’apprendrai plus tard en visionnant les photos d’arrivée et en regardant son dossard qu’il s’appelait Jean-Michel) qui m’accompagnera et ne me lâchera pas pendant toute la seconde partie de la course.

Même quand je voulais ralentir, il est resté avec moi pour me soutenir.
Merci à Jean-Michel, cet inconnu que je ne reverrai jamais.
Résultats:
04:40:29 – 406/619 – 22/38 V1F