10ème Marathon International du Beaujolais, mon 18ème Marathon

Juin 2014: J’ai hésité, pour mon quatrième et dernier marathon de l’année, entre Istanbul, Florence et Palerme, je me suis finalement décidée pour un marathon déguisé et festif. Après avoir couru le Médoc puis les Vignobles d’Alsace, je souhaitais achever cette année par un marathon festif et déguisé et celui du Beaujolais s’y prêtait bien. Dans la foulée, réservation de l’hôtel.
Déguisement : apres quelques nuits blanches à rechercher la tenue adéquate compte tenu des envies, de la météo, des tailles disponibles, je trouve enfin mon bonheur. Je serai Pirate. Avec des couleur, de la fluidité, de la légèreté. Et de la simplicité.
Je serai comblée car tout le long du parcours, j’ai croisé de nombreux regards d’enfants émerveillés , ceux d’adultes amusés et quelques ados excités! J’ai pris soin de dégainer et de brandir mon épée lors de la traversée de villages, ce qui a provoqué évidemment les applaudissements, les cris et les encouragements qui ont décuplé mon énergie.
Novembre 2014: Le guide du coureur est en ligne.
Ma préparation
Aucune pour le marathon, je m’entraine spécifiquement pour les 10km de décembre à Vincennes. Ce marathon fera office de sortie très très longue.
Beaujolais, France, 22 Novembre 2014
Récit de mon escapade dans le Beaujolais…
Récit de la course

Réveils multiples dans la nuit, de peur de rater le réveil. Sans doute à cause du chauffage un peu élevé de la chambre d’hôtel aussi. Mes affaires sont prêtes depuis la veille. Au bout de 18 fois, la routine et certaines habitudes s’installent. Le petit-déjeuner de l’hôtel n’est prêt qu’à 7h00, je préfère boire un peu d’eau dans la chambre et manger mon gâteau sport fait maison.
Le bus-navette pour le parc expo n’est pas au rendez-vous, je panique un peu, je dois y être pour huit heures au plus tard. Heureusement, en voulant rejoindre la voiture au parking de l’hôtel, une dame en sort.

Je m’approche d’elle et, oh surprise, elle se rend au Parc Expo. Elle accepte de me prendre à son bord. Je pourrai prendre à temps la navette qui nous amènera ensuite du Parc expo à la ville de départ: Fleurie.
Parc Expo: de nombreux coureurs attendent pour entrer dans le bus, je m’assois près d’un monsieur de 74 ans qui cours depuis 20 ans. Pas d’objectif pour lui également, nous discutons pendant les trente minutes de trajet.

Stade municipal de Fleurie: une rangée de drapeaux représentant tous les pays des coureurs présents nous accueillent ainsi qu’une fanfare qui joue des morceaux entraînants. Puis des bénévoles nous propose à boire … un verre de Beaujolais.
Chiche, on y va, mais je n’arrive pas à le boire en entier, j’ai des scrupules.

Le gymnase est encore vide, nous avons pris la troisième navette. les coureurs sont posés et reposés sur les gradins, par terre. Certains d’étirent, d’autres comme moi se concentrent. Je discute avec mes voisins du parcours, de la météo. Pause pipi tandis que la salle se remplit tranquillement. Une foule bigarrée, parfois déguisée. Je croise Napoléon, une infirmière, une coccinelle, des pirates, etc… Je sens que je vais vraiment m’amuser.

Avant qu’il n’ait trop de queue, je dépose mon sac dans le camion qui le ramènera au point d’arrivée. Pour l’instant, rien à dire au sujet de l’organisation: elle est parfaite (en fait, elle le sera jusqu’au bout…).
Discours de l’organisateur de la course suivi par un échauffement que personne ne suit, nous avons 42 kilomètres pour cela. Ensuite, tout le monde se dirige vers la ligne de départ située à 300 mètres du gymnase.
En chemin, je croise Stéphane Diagana, parrain de la course, j’en profite pour faire un selfie avec lui après lui avoir demandé. Chacun ses idoles.
Re-discours du directeur de la course suivi d’une minute de recueillement en l’honneur de disparus. puis … c’est parti!

Nous débutons sur une méchante descente qui entraîne tous les coureurs mais je sais que c’est une erreur de vouloir accélérer, je regarde ma montre afin de ne pas me griller. Je ralentis. J’en profite pour regarder autour de moi: la foule, la route, les coureurs costumés et le soleil au dessus de nous. La pente est longue.
Quand nous arrivons au château de Pizay, nous piétinons aux portes de la cave avant de pouvoir déguster un demi verre de vin et du saucisson. Puis nous repartons en courant.
Des ravitaillements sont proposés tous les trois à cinq kilomètres et je n’ai pas le cran de boire du vin à chaque arrêt. J’ai peur d’avoir la nausée comme hier après le restaurant. Mais je ralentis et je m’arrête à chaque fois.

Ainsi, je déguste du pâté en compagnie de “Jésus”, je plaisante avec le “Diable”, je disserte avec deux autres “pirates”, rigole avec un “facteur” du Lubéron. Bref, chaque foulée est un moment de partage, de convivialité.
Même si la conversation est courte, elle est agréable, j’aime papillonner de coureur en coureur, je m’agrippe à chacun d’eux pour me permettre d’avancer. Je m’abrite derrière certains pour me protéger d’une brise.

Ainsi, le temps passe vite, le bitume se déroule sous mes pieds. Je croise mon voisin de car qui me conseille de passer mon chemin et de ne pas l’attendre. Je suis ses conseils et poursuis ma route.
Pendant 3 kilomètres, j’essaie de courir avec un confrère pirate qui me dépasse dans les descentes que je rattrape dans les montées… et que je perds lors d’un ravitaillement. Je débute la course ne solitaire et je
franchirai la ligne d’arrivée à l’identique.

Mon costume de Pirate: je pense que je l’ai bien choisi. Coloré, léger, facilement identifiable. J’ai beaucoup tapé dans les mains, souri à des centaines de spectateurs, on m’a appelé “Jack Sparrow” ou “Capitaine”.
J’ai failli perdre mon tricorne lors d’un coup de vent. J’ai côtoyé des collègues, fait un petit bout de chemin avec un autre pirate.
J’ai été petite joueuse car je n’ai pas “dégusté” à chaque ravitaillement, vu la cuite d’hier, je n’ai pas osé renouveler l’expérience.

Grâce à mon costume et tous les encouragements de spectateurs, j’ai eu l’impression de survoler cette course. Nous avions convenu avec mon mari que je l’appelle au 41km afin qu’il puisse me prendre en photo à côté
de l’église de la rue Nationale. Je n’ai pas pensé que mon doigt tout transpirant empêche l’utilisation de mon portable tactile. J’ai beau m’essuyer la main sur mon costume, je n’arrive pas à me connecter. Tant pis, je dévale la rue principale et nous nous voyons à la dernière minute. J’ai le temps de sourire à la photo.

Deux virages plus tard, la ligne d’arrivée est à 200 mètres. Je ne sais pas ce qui me prends mais j’ai envie de piquer un sprint.
Sous les applaudissements du public, mon poignard à la main, je savoure la fin de mon marathon.
C’était si bon!!!
Des bénévoles m’offrent un rose, une médaille, une bouteille d’eau puis une couverture de survie.

Je récupère rapidement mon sac dans le marché couvert. Puis je rejoins mon mari qui m’attend à notre point de rencontre convenu la veille.
Récit de la journée à suivre ici…
Rencontres: tout le long de l’année, je m’entraîne en solitaire alors forcément, lors d’événements exceptionnels, il me faut communiquer. Stéphane Diagana, Jésus et son diable ( que je n’ai pas tiré par la queue), des collègues pirates, mon voisin du navette recroisé en cours de route, les Convert, Lacox et Did06 que j’ai vu “pour de vrai”, des postiers du Luberon qui m’ont promis un dossard gratuit (j’attends pour voir), et d’autres que j’ai harponné en cours de route pour papoter.

Bénévoles : je ne leur dirai jamais assez merci. Pour l’avoir été moi-même cette année à Paris, je sais ce que cela représente d’effort et de motivation. Une fois de plus, ils m’ont aidé . Heureusement qu’ils sont présents.
Météo: idéale, pas de vent, heureusement car mon tricorne tenait à un fil et menaçait de s’envoler à la moindre brise. Soleil présent mais discret avec sur le parcours de nombreuses plages ombragées rafraichissantes.
Parcours: très varié, de la route et du bitume certes, mais aussi de la gadoue, des escaliers, des jardins apaisants, des cours d’eau, des étangs, des forêts, du calme alternant avec de la fureur, les acclamations de la foule en délire. Les orchestres, les enfants (j’en ai mal à ma paume), les dégustations œnologiques.

Ravitaillement : mon objectif lors de mon inscription à cette course était de ne rater aucune dégustation. Mais mon expérience de la veille (voir plus haut) m’a légèrement refroidie. Néanmoins, à la descente de
notre navette à Fleurie, nous avons été accueillis par un verre de Beaujolais . Je l’ai vite ressenti dans mon haut œsophage, à tel point que j’ai douté également de ma capacité de filtration et d’épuration hépatique.
J’ai donc opté pour la solution la plus raisonnable pour moi: boire une fois sur deux et se rincer immédiatement avec H2O.
Organisation: admirable. Le site internet est clair, les infos par mails pertinentes, départ et arrivées en fanfare, remise et récupération des sacs coureurs efficaces, repas et animation au Parc expo très
professionnel . Ambiance de fête ! J’ai beaucoup apprécié les sas piéton qui permettent de traverser sans déranger les coureurs , très astucieux.

Conclusion: je me suis bien ravitaillée neuf fois, j’ai été très raisonnable, j’ai conversé agréablement et passé une excellente matinée et début d’après-midi. C’est une grande course, j’espère que cet esprit de fête, de simplicité et de professionnalisme perdurera avec les années.
Résultats:
04:12:13 – 741/1864 finishers – 77/330 femmes- 12/73 V2F
PS: ce que j’ai moins apprécié: les discours trop longs, nous faire lever de table à tout moment pour tester nos quadriceps sans doute lors de la Pasta-party.