14th Marathon de Sénart, Seine et Marne- mon douzième Marathon
Ma préparation
Début de l’entraînement le 12 mars 2013 sur 7 semaines- 4 entraînements par semaine.
Comme ma course à Tokyo s’est merveilleusement déroulée, sans courbature ni aucune douleur, je me lance dans cette aventure secrète à la recherche du sub-4 même si cette quête effrénée du Graal risque de me faire perdre toute autre ambition future. Je sais pourquoi à chaque fois, je bute sur cet objectif: j’ai peur de perdre mon élan, ma passion en atteignant ce dont je rêve depuis le début de mon aventure.
Je pourrai être encore plus ambitieuse, diriez-vous?
Non, non, je connais , heureusement, mes limites et je ne tiens pas à me pourrir la santé avec des blessures sportives.
Mercredi 1er Mai 2013
J moins 3- J’ai affreusement peur.
De quoi? De ne pas atteindre mon but? Ou précisément d’y arriver?
Si je réussis à passer sous les quatre h ou sub-4 comme on dit, quels pourraient être mes nouvelles cibles? Conserverais-je encore la passion?
Deux mois après le Marathon de Tokyo (4h05) où je me suis atrocement amusée, j’avais misé sur ce marathon pour enfin passer sous les 4h. C’était mon rêve secret.
Je n’en ai parlé à personne sauf à mon mari. Et pas à nos enfants.
Comme une sorte de superstition. Pour conjurer le sort. Ainsi, si je n’avais pas atteint mon objectif, je me serai tue tout simplement. J’avais peur de la pression que certains auraient certainement exercé sur moi.
Je voulais juste finir avant un chiffre rond.
4h00 un beau chiffre rond.
Tout simple, facile pour la moitié des marathoniens. Moi, je voulais juste savoir si je pouvais y arriver. Au moins une fois dans ma vie. Je l’ai fait la nuit, dans la neige ou sur le verglas.
Trois jours avant, cela n’en valait plus la peine.
Trois heures avant, j’avais envie de vomir, mal au ventre.
Trois minutes avant, j’étais plus sereine. J’étais prête.
Tigery – Le coup de pistolet est parti.
J’ai enclenché mon Garmin.
J’ai devancé le meneur de 4h jusqu’au 36ème kilomètre parce je me sentais invincible.
Puis mon corps m’a trahie, j’ai ressenti une fatigue immense. J’aurai voulu m’arrêter sur le bord de la route et taper dans les mains des autres coureurs ou m’asseoir à côté des bénévoles.
Le groupe des 4h m’a rejoint puis m’a dépassé. Je me suis dit que c’était trop bête d’abandonner après tous les efforts entrepris ces dernières semaines.
Je me suis accrochée, j’était presque au coude à coude avec le meneur d’allure. Je voulais capter son énergie, je respirais au rythme de ses foulées.
J’ai serré les dents, les fesses, j’ai élargi mes épaules, ma poitrine, j’ai soufflé fort, très fort. J’ai compté chaque pas qui me rapprochait de l’arrivée.
Un kilomètre avant l’arrivée, c’est enfin la délivrance, une douce pente me fait glisser vers la fin. Le meneur d’allure nous dit qu’on peut enfin se lâcher.
Je m’exécute enfin à l’entrée du Stade Alain Mimoun à Combs la Ville.
Je regarde l’horloge de l’arche d’arrivée. Vite, vite, vite…
Deux cent mètres en sprint sous les encouragements du public venu fort nombreux.
J’ai envie de pleurer mais je n’y arrive pas.
Je suis trop heureuse!
Je vais pouvoir tranquillement courir le monde… sans trop me presser!
A moi Tromsö, Tana, Naples, Rotterdam… et ailleurs… il y a tant de villes à découvrir!
Résultat: 3h 58 mn 45s soit 10,604km/h- 584/1000 arrivants (dont 11% de femmes)- 40/111 femmes- 10/29 V2F