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11th Standared Chartered Jersey Marathon, mon 25ème Marathon

Mars 2016: Choix d’un marathon “rural”.

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Ma préparation

4 entraînements par semaine pendant 16 semaines.

Le parcours de ce marathon, le dernier de l’année, comprenant un bon dénivelé, je ne vais pas prétendre à un record, je me contenterai d’une bonne visite de l’île. Courir en dehors de la ville, c’est très reposant.

Jersey, Samedi 1er Octobre 2016


Chapiteau de la Pasta Party

Début du récit ici…

…Après avoir déposé nos bagages, nous redescendons pour la pasta party au village marathon. La salle se trouve sous un chapiteau et les tables sont presque vides.

Nous avons le choix entre pâtes…et pâtes. Avec quatre sortes de sauces. Afin de ne pas risquer d’indigestion, nous optons pour quelque chose de connu, comme la bolognaise, ou exactement une grosse barquette de Penne bolognaise, classic recipe with ground Jersey beef. Nous dînons en silence, les portions sont énormes.

Tenue de course

Je n’ai plus très faim mais je m’applique à finir mon assiette afin de prévenir la rencontre avec le fameux “mur” que redoutent tous les marathoniens.

Le menu spécial marathon se conclut avec un excellent Rich chocolate brownie with toffee sauce & vanilla Chantilly, hum, un pur délice. Il va sans dire que je quitte la table avec un ventre de 9 mois.
Demain, je ne risquerai pas l’hypoglycémie :))

Après une bonne douche bien chaude et relaxante, je prépare comme toujours mon équipement ( ouf, je n’ai rien oublié) et je me mets au lit en rêvant que je franchis en levant les bras au ciel la ligne d’arrivée.

Demain est un autre jour.

Récit de la course

Parcours du Marathon de Jersey 2016

9h00- Départ du Marathon

La nuit a été particulièrement courte. Je n’ai dormi que d’un œil (le gauche) et je me suis levé du pied …gauche ?? Eh oui, vous l’avez bien compris, nous sommes sur le territoire britannique où tout est à l’envers et où pour traverser la rue il faut tourner la tête d’abord à gauche puis à droite. D’ailleurs, cela est parfois écrit sur la chaussée juste avant de traverser.

Profil du Marathon de Jersey 2016

Pourtant la chambre, dont la fenêtre est orientée sur la cour, est très calme. Malgré ma petite expérience et l’absence d’objectif précis, le stress est malgré tout présent.

Heureusement que la tonne de pâtes ingurgitée hier me tient encore dans l’estomac car je n’ai plus faim. Même l’appétissant et bien fourni buffet proposé par l’hôtel ne me tente pas. Je me contente de deux cuillerées de fromage blanc, de trois tranches de pain de mie toasté et d’une banane. Une gorgée de jus de raisin suffira deux heures avant le départ.

Devant la ligne d'arrivée
En attente du départ

C’est la première fois que nous avons un hôtel situé au ” pied des pistes ” c’est à dire que la ligne de départ et celle d’arrivée sont carrément devant notre porte et ce n’est pas exagéré. Du coup, je peux descendre au dernier moment et ne pas faire la queue aux toilettes.

Le départ est à l’heure, l’ambiance est bon enfant et nous ne sommes que 1500 coureurs. Rapidement, la file s’étire et je peux apercevoir mon mari à deux reprises au début du parcours me prendre en photo.

Une fois la vitesse de croisière enclenchée, je peux enfin profiter pour admirer le paysage bucolique et la mer quand nous longeons les côtes. Nous alternons ainsi entre petites routes où les voitures nous croisent à gauche et les chemins ombragés où le silence est brisé par le martèlement de nos pas et nos souffles hachés dans l’effort.

Une grenouille
Avec la mascotte

J’entame la conversation avec un canadien résidant à Jersey mais il est tellement lent que j’abrège la discussion au bout de dix minutes.

Trentième. Ce n’est pas le mur mais je sens que je dois ralentir sinon j’arriverai en miettes. Alors, sans regret, j’alterne marche et course.

J’essaie d’accélérer lorsque les spectateurs applaudissent ou lancent des mots d’encouragement “well done”, “good job” ou “you’ve got it” .

Le soleil est radieux, je sais que j’ai de la chance de pouvoir accomplir mes rêves même s’ils ne sont pas impossibles mais courir une longue distance n’est pas forcément à la portée de tous. Quand je pense que si dix ans auparavant on m’avait dit que j’allais faire du sport moi qui étais asthmatique, rachitique et faiblement endurante, je ne l’aurais jamais cru. C’est la passion, la motivation, la curiosité et le plaisir qui me portent.

Sur la route

Derniers kilomètres, je renonce à accélérer, je sais que je finirai mais le soleil me tape sur la tête, je me retrouve bien seule à courir, les autres sont soit loin devant ou encore plus loin derrière. J’ai encore le courage de sourire et de remercier d’un signe de la main les nombreux passants et consommateurs attablés à la terrasse des cafés qui applaudissent à mon passage. Mais je remarche dès que je suis hors de portée de vue.

“200 meters left ” me signale un bénévole. Ça y est, la libération est proche. Je me débarrasse de ma bouteille d’eau presque vide en la jetant sous une voiture (bouh, la vilaine!), je me concentre, j’accélère, je dépasse un couple. La foule applaudit, je lève les bras en l’air et les exhorte à crier, je dis que c’est mon anniversaire, ils n’entendent pas mais ils applaudissent encore plus fort.
J’enclenche le turbo, je serre les dents, les fesses, tout ce que je peux, je mets toute la force qui me reste dans les jambes et dans un coin de ma tête.

Avec l’autre mascotte

Et j’accélère, un silence de quelques secondes dans la foule précède mon franchissement de la ligne d’arrivée.

Résultats:

04:07:58 soit 5:52km/h – 183ème/354 participants – è/femmes et 4è/12 V2F et 8 français

Bip! C’est fini! Je souris et me sens en forme mais le bénévole qui m’accueille ne semble pas convaincu. En effet, après une course, j’ai souvent les lèvres bleues. Je pense que ma tête l’inquiète. Pour le rassurer, je lui laisse prendre ma main et m’assois sur une chaise. Deux jeunes femmes s’approchent de moi. En anglais :” Bonjour Clara, alors, comment s’est passée votre course? ” Je leur réponds que je suis heureuse d’être ici pour mon vingt-cinquième marathon et anniversaire en même temps.

Elles me disent qu’elles étaient au courant car j’avais effectivement pré-rempli un questionnaire sur nos motivations pour courir à Jersey. Et que c’était pour cela qu’elles voulaient avoir mon avis de française. Wouah ! Interview en anglais après avoir couru 42,195 km? Bon, pourquoi pas! Le ridicule ne tue pas. Je ne sais pas si ma minime intervention sera diffusée mais cela m’aura au moins fait rire ( PS: le lendemain, en effet, à l’heure prévue, je me vois pendant 10 secondes sur BBC One Channel Info).

Avec un verre de bière
Récupération

Ensuite, mon mari me rejoint puis je récupère dans la foulée ma médaille, un tee shirt et un énorme verre de bière. Je suis tellement épuisée que je n’ai pas faim.

Après une bonne douche très chaude, il est temps de sortir me dégourdir les jambes. Nous prenons le bus pour Saint Brelade, une plage appréciée des autochtones située au sud de l’île.
Marcher sur le sable le long d’une plage ensoleillée et vide est une activité très reposante. Quelques valeureux nageurs barbotent dans l’eau froide.

Revenus à l’hôtel, je profite du spa pour me relaxer un peu ( Aromathérapie, sauna, foot spa et hammam ) pendant 45 minutes. Pas question de faire une sieste de peur de ne plus me réveiller.

Suite du récit ici…

Ce que j’ai bien aimé: Le parcours qui traverse des villages paisibles, des campagnes anglaises et qui longe les plages. Le soleil qui nous a accompagné pendant toute la course, avant et même après. Comme toujours, la ferveur des spectateurs et la gentillesse des bénévoles.

Ce que j’ai moins aimé: l’absence de musique. La conduite à gauche (lol).