27th Virgin London Marathon, mon troisième Marathon

Bienvenue dans mes rêves qui m’emmènent à Londres en 2010
Le marathon de Londres est un marathon qui se tient chaque année à Londres depuis 1981, habituellement en avril.
Il fait partie du World Marathon Majors, compétition regroupant cinq marathons majeurs (New York, Chicago, Boston, Berlin couru en 2009 et Londres).
La course est actuellement sponsorisée par Virgin Group, et se nomme Virgin London Marathon.
Début de l’entrainement le 1er Février 2010 sur 12 semaines-Zatopek. Objectif: 4h20
L’inscription à ce marathon étant lié à un tirage au sort et à d’autres conditions, le seul moyen possible à mon niveau est le passage par un tour-opérator. J’ai choisi Planet-Tours pour la diversité de ses choix et aussi pour ses prix raisonnables.
Pré-inscription donc pour 3 jours du 24 au 26 Avril 2010. Je suis trop contente !!!
J’ai enfin mon reçu mon dossier d’inscription définitive avec Planet Tours.
J’avoue que j’ai eu peur, c’est une course tellement recherchée!
Et Virgin Londres a confirmé quelques jours après. Je suis très heureuse de participer à ce grand évènement.
Ma préparation
Du 1er Février au 25 Avril 2010. Plan sur 12 semaines – 4 entraînements par semaine
Dimanche 25 Avril 2010, ce grand jour,

J moins 1. Nous débarquons à Londres Gare internationale de Saint Pancras. Beau temps. Nous profitons de cette belle journée ensoleillée pour visiter cette ville.
1h30. Les sirènes des ambulances, de la police ou des pompiers, que sais-je? n’ont cessé de zébrer notre nuit. Impossible de me rendormir rapidement.

J’ai préparé soigneusement mes affaires que j’ai étalé sur le fauteuil la veille. Check-up de rigueur: short confortable, ceinture cardio, soutien gorge pas trop serré, tee-shirt de Planet sur lequel est épinglé mon dossard, mes bandes de compressions des mollets, mes chaussettes bien rôdées, mes chaussures dont une sur laquelle est fixée ma puce Ipico.
6h00- L’alarme de mon téléphone sonne et même temps que le réveil-télé de l’hôtel. On n’est jamais trop prudent, ce serait dommage de rater le départ. Je triple-saute du lit. Je me sens en pleine forme. J’ai pris un bon bain la veille pour gagner un peu de sommeil.

Je m’habille puis je m’applique consciencieusement une crème anti-frottement sous et autour de mes pieds. et mes cuisses afin de prévenir tout échauffement qui compromettrait le bon déroulement de ma course.
Dans mon kit-bag de coureur se trouvent: ma ceinture porte-gel que je bouclerai au dernier moment, mes gels, ma boisson d’attente ( pour tromper le stress), mon gatosport pour la fringale du dernier moment, un imperméable (il est prévu de la pluie, ouille), mon jean et des sous-vêtements de rechange. Ouf, c’est presque complet! Ah oui, j’emporte aussi mon appareil photo au cas où je marcherai et aurai le temps d’admirer le paysage.

6h30- Nous descendons dans la salle spécialement ouverte tôt pour nous marathoniens. Au menu, des céréales, du pain, des fruits (oui, mais pas trop, gare à la …), une banane. Nous sommes tous un peu silencieux, presque concentrés.
Une sorte de nausée m’envahit soudain, j’ai envie de rentrer chez moi et d’oublier toute cette angoisse. Mais, je me force à ingurgiter ce que j’ai récolté dans mon assiette. Une fois bien repus, nous remontons dans notre chambre pour récupérer mon kit-bag et pour une pause-pipi. J’ai la vessie qui travaille beaucoup dans ces moment-là.

7h00- Je rejoins enfin le groupe de coureurs pour monter dans le car nous emportant vers la zone de départ (bleue pour nous) dans le parc de Greenwich (oui, oui, ce fameux méridien). Les accompagnants restent à l’hôtel et doivent se débrouiller pour nous rejoindre plus tard.
Dans le car, j’engage la conversation avec mon voisin qui en est à son trentième marathon dont 6 l’année dernière. Waouhhhh, j’en suis scotchée, je lui demande quelques conseils. Puis nous plaisantons et racontons des histoires de…marathons.

8h00- Tout le monde descend! Nous affluons vers les hommes en bleu( en rouge et en vert pour d’autres)pour atteindre la zone de départ. Trois départs à trois endroits différents du parc sont prévus afin de limiter la foule compacte des débuts de courses.
A présent, je me sens apaisée: j’irais selon mes pulsations et surtout mes sensations, mais j’irai. Comme tout le monde, je me prélasse dans l’herbe en attendant le top départ.

Mais j’ai envie d’aller aux toilettes, je me dirige vers le pipi-room et oh!!!
surprise, grosse surprise! Nous avons droit également aux urinoirs, comme de vrais bons hommes. Nous allons enfin faire pipi debout!!!!!
Une jolie demoiselle nous distribue à l’entrée des urinoirs un bout de carton que je tourne et retourne entre mes mains avant de comprendre enfin son utilité.
Il s’agit d’un guide-urine pliant qui se déplie, se glisse entre ses cuisses (bon, OK, je ne vous fais pas de dessin, non?) et allons-y gaiement, les filles se regardent et certaines rigolent afin de masquer leur gêne. Mais à la guerre comme à la guerre.

Je baisse les yeux afin de pas croiser les fesses des autres. Mais à la longue , on s’y habitue. Le mal n’est pas là où l’on pense! Et puis, en fin de compte c’est pratique et très rapide.
Quelques femmes refusent ( et on peut les comprendre!) cette offre et préfèrent faire la queue et patienter du côté des vraies toilettes en cabine. Moi, je trouve cela plutôt rigolo, j’ai l’habitude de voir des fesses sans montrer les miennes alors je triche en me mettant dans un tout petit coin.

J’y retourne trois fois en tout ( parce que j’en avais vraiment besoin, évidemment). A la sortie est prévu le gel hydro alcoolique pour se laver les mains.
9h20- Quelques gouttes tombent. Aïe! Mauvais signe. Mais c’était prévu. Misère. Les gouttes prennent de plus en plus d’importance, rapidement une grosse averse oblige les coureurs à se réfugier où ils peuvent,
certains dans les vestiaires, d’autres sous les couvercles de grosses poubelles et des petits malins ont prévus des impers. Pour ma part, j’ai mon plastique d’une autre course et je m’abrite tant bien que mal. J’ai un peu froid mais j’essaie de marcher vers la zone de départ où commence à affluer les autres courageux.
Je me blottis entre les grands qui me protègent par leur carrure. C’est un des nombreux avantages de ma taille de lilliputienne, je peux me faufiler partout sans que l’on me remarque. Ainsi, peu à peu , je remonte les sas.
Heureusement, la pluie cesse juste à cinq minutes du départ.

9h45- Le départ est donné sans clairon ni trompette. J’ai préféré la grande musique et l’ambiance de départ de Paris ou de Berlin. Nous marchons en silence quelques minutes avant de nous élancer à notre tour vers et sur la ligne de départ. J’ai du mal à déclencher ma montre.

Nous piétinons quelques instants à cause des personnages déguisés qui encombrent la chaussée. En même temps, ce sont eux qui mettent de l’ambiance. Je dépasse Batman, des danseuses , euh non, celui-là est un homme, un Bob l’éponge, des indiens, une girafe (eh, oui), des prisonniers enchainés 3 par trois, très difficiles à dépasser. Pour les éviter et surtout ne pas casser mon rythme, je saute sur les trottoirs, slalome, ce qui n’est pas meilleur. Ainsi pendant au moins cinq kilomètres.

Puis, je me concentre uniquement sur ma respiration: deux foulées/une expiration, tous les bruits extérieurs sont neutralisés, je suis dans ma bulle. J’en sors parfois afin de profiter de l’énergie d’un public très, très présent.
C’est à celui qui vous offre des oranges, des bonbons, des biscuits. Nous traversons des quartiers où les habitants ont sorti leurs chaises et tables sur les trottoirs afin de nous voir passer comme pour le Tour de France. C’est hallucinant.
On m’en a déjà parlé, mais le vivre, aujourd’hui…Je ne veux pas perdre un seul moment de cette matinée. Je ne sens pas la fatigue, je me sens portée par la foule. Mais, … je jette un coup d’œil à ma montre, je cours plus vite que prévu, je ralentis: je ne veux pas commettre la même erreur qu’à Berlin et me faire griller au bout de 15 kilomètres.

Je bois consciencieusement deux à trois gorgées d’eau tous les miles et j’avale mes gels tous les 12-15 kilomètres. Justement, nous voilà au 12ème miles, juste avant Tower Bridge. Mon mari et moi nous sommes donnés rendez-vous afin de prendre des photos. Mais je comprends rapidement que c’est totalement IM-POS-SI-BLE. Une foule immense, bruyante, hurlante, compacte, monstrueuse nous accueille tout le long du pont. Je cours du côté gauche comme convenu mais je ne le vois pas. Je ne vois rien.
Si, des gens, des gens, des gens…Des ballons, des enfants, des jeunes, des vieux, des familles entières venues je ne sais d’où. Je ne distingue plus rien, j’ai mal au cou à force de tourner ma tête vers la gauche afin de l’apercevoir, en vain.
Je poursuis ma route, un peu déçue mais cela va être dur. Peut-être sera-t-il présent au 13ème ou au 22ème ou à l’arrivée. Tant pis, je poursuis mon chemin. En cours de route, des bénévoles distribuent une sorte de gel. Je n’ose pas en prendre car je ne sais ce que c’est: à avaler ou à appliquer.
Petit à petit, à force d’observer les coureurs, je comprends qu’ils distribuent un gel à base d’eucalyptus pour mettre dans les narines et un autre gel de vaseline pour limiter les frottements du tee-shirt sur les tétons de ces messieurs.

Au 13ème, nous croisons les plus rapides qui passent au 22ème. Puis, nous tournicotons, tournicota jusqu’à notre arrivée enfin au 23ème miles. Et toujours pas mon mari en vue. De loin, tous les gens se confondent. Tant pis, on verra à l’arrivée.
Nous parcourons à présent le deuxième semi. Je sens que je ralentis, tant pis. J’essaie de penser à mon arrivée triomphante, aux 3 mois d’entrainement assidu. Je dépasse certains qui marchent, mais pas moi, oh non, pas moi. Je veux bien ralentir, mais marcher: NON.
Allez, zou, reprends-toi ma vieille, concentre-toi.
24ème miles. Le compte à rebours est lancé. La foule devient de plus en plus compacte. Les coureurs qui on eu l’idée de noter leur nom sur leur dossard sont vivement encouragés. J’y penserai la prochaine fois. Au loin, London Eye, puis le palais de Westminster, je ne vois même pas Big Ben.

25ème miles, le courage me revient dans les jambes, j’accélère. La foule nous enveloppe de sa sollicitude et de sa ferveur. C’est bientôt fini.
Au coin de Saint James Park, Buckingham Palace et au loin , l’arche d’arrivée. 800 mètres, 600 mètres… c’est encore loin ? 200 mètres. J’accélère encore un peu.

Bip, bip, que le bruit des puces à l’arrivée est doux.
WWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWouaAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUHHHHHHHHHHHHHHH
Je suis très, je veux dire extrêmement heureuse. Je regarde ma montre que j’avais pertinemment négligé pendant les derniers kilomètres: 4h18 et des poussières. Je suis comblée (et un peu fatiguée aussi).
Conclusion

J’ai bu une gorgée d’eau toutes les vingt minutes, avalé 10 gels, bu 20 gorgées de Lucozade ( boisson énergétique), pris 3 douchettes le tout proposé tout au long de ce long sur le parcours, tapé dans une dizaine de paumes.
Pour la première fois, je n’ai pas marché une seule fois même pendant les ravitaillements, j’ai juste un peu ralenti.
J’ai eu une petite ampoule au pied gauche et je n’ai pas eu d’hématome sous unguéal.
Les plus

L’ambiance extraordinaire et constante de tous les spectateurs. Leur enthousiasme qui nous porte vers l’arrivée, leur encouragement incessant nous rappelant que nous sommes là pour courir, certains pour eux-même et pour beaucoup d’autres pour une cause humanitaire ou non qui leur est chère.
Le ravitaillement en eau est assuré tous les miles et à partir du troisième, les gels, le fuel.
L’organisation sans faille de tous les bénévoles, leur rapidité à réagir en cas de problème. J’ai croisé au moins six malaises ( J’ai essayé de ne pas les regarder pour rester concentrée dans ma course) pendant la course sans compter les blessés qui boitaient.
Bref, je conseillerai ce marathon à faire au moins dans sa vie.

Les moins
L’utilisation non-écologique des ravitaillements. Je pense que des verres auraient été suffisants. J’ai eu mal au cœur de ne pas pouvoir finir ma bouteille à chaque fois et de devoir la jeter par terre presque pleine.
Les embouteillages du départ malgré les trois départs, cela à cause des coureurs déguisés qui marchaient presque.
A part cela, c’était presque parfait.
Prochain marathon le 11 septembre aux Vignobles du Médoc.
Résultats
4:18:21 scratch soit allure 6:07/km soit 9,8 km/h ( à ma montre 42,877m soit allure 6:01/km soit 9,9km/h)
15625 ème sur 36524 arrivants
3254 sur 12101 femmes, 404 sur 1393 en V1F, 49/103 femmes françaises et 14 sur 26 V1F française