26ème Marathon des Vignobles du Médoc, mon quatrième Marathon, le plus long marathon du monde

Novembre 2009: Il me prend l’envie de participer à ce marathon festif. Bien qu’il ne soit pas du tout raisonnable d’en faire trois en une année.
Comme d’habitude, c’est sur un coup de tête que je vais me décider.
Janvier 2010: L’envie de courir ce marathon devient de plus en plus forte. Je me renseigne: les inscriptions seront ouvertes en février, et le thème de cette année est les personnages de BD. Je recherche déjà mon futur costume: Lara Croft ou Wonder Woman?

Février 2010: Le 15, le serveur est saturé puis fermé. Le 16, je réussi à entrer dans le site pour m’inscrire, je renvoie dès le lendemain ma confirmation avec mon certificat. Se pose maintenant le problème de l’hébergement. Les hôtels sont complets d’une année sur l’autre.
Je contacte une maison d’hôte, j’attends la réponse.
Quinze jours après, tout est réglé, j’ai déjà envoyé l’acompte pour une réservation de chambre dans les environs de Pauillac. Il n’y a plus qu’à attendre Août pour le reste des formalités.
Avril 2010: marathon de Londres le 25 avril 2010. Toutes les formalités pour le Médoc sont OK
Mai 2010: Thème cette année: Personnage de BD. Je me décide enfin pour mon déguisement: Supergirl (j’ai déjà la jupe rouge).
Aout 2010: Réception du numéro de dossard. Je commence à confectionner mon costume. J’espère qu’il fera beau ce jour-là.
Septembre 2010: Ce Marathon était non prévu au départ dans mon programme. Mais je n’ai pu résister longtemps. Il s’est donc inséré logiquement dans mon plan d’entrainement de Chicago.

Ma préparation
Du 16 Août au 11 Septembre 2010.
Le Médoc s’est imposé dans mes choix parmi les marathons du monde à courir absolument et je sais que je ne le regretterai pas. Je ne pouvais pas attendre, je l’ai donc inséré avant celui de Chicago, un mois après.
Quelques chiffres: 22 ravitaillements, 23 dégustations de grand cru, 55 animations, 50 châteaux traversés ou longés, dégustation de grenier médocain, boudin, huîtres, entrecôte, fromage, raisins, glace, etc…
Suivez-moi ce Samedi 11 Septembre 2010, ce fameux jour de marathon en Vendée

J moins deux. Je me sens toute excitée à l’idée de ce premier Médoc connu dans le monde entier comme le plus long du monde. Je considère chaque marathon comme le premier.
Je ne dors plus depuis 3 jours. Je rêve que je rate le coup de pistolet de départ. Nous débarquons à Pauillac le vendredi 10 septembre où nous nous rendons directement à la salle municipale pour le retrait des dossards. Tout se passe très bien.
Nous sommes accueillis avec de grands sourires par les nombreux bénévoles. Rapidement, je récupère mon dossard, mon tee-shirt et notre bracelet pour le repas Milles Pâtes au château Lamarque. Après 6h de route, nous avons envie de nous reposer un peu.
Ainsi, après avoir visité rapidement les stands des partenaires de la course, nous rejoignons notre hôte qui nous hébergera 2 nuits.
C’est le grand jour, on nous a dit d’aller tôt sur les lieux car les routes seront fermées à 7h00.

Mais faisons un saut en avant J+7. Je commence à peine à émerger du Marathon du Médoc.
J’en avais tellement entendu parler que je n’ai pas hésité à l’intégrer dans mon programme de cette année qui comporte déjà 2 marathons (oups, la vilaine). Je me suis dit: Bah, celui-là , ce n’est pas un vrai marathon puisqu’on y boit, on visite.
Je me suis trompée. Ce marathon n’est pas bien, il est affreusement génial.
C’était grandiose! Je suis encore allongée sur mon petit nuage et je me surprends à sourire toute seule en pensant et re-pensant à cette sublime journée.
Chaque marathon est un premier pour moi. Je m’inquiète de mes possibilités au départ et je m’émerveille d’avoir terminé.

J moins 1 – Après nous être reposés dans la chambre de notre hôte quelques heures, nous voilà prêts pour la fameuse Pasta Party si célèbre pour son ambiance chaleureuse et très animée.
Direction Château de Lamarque où déjà de nombreuses personnes font la queue pour entrer dans le parc. Ensuite, il faut monter notre bracelet-sésame et nous voilà dans l’arène.

Nous sommes accueillis par une fanfare et des cors de chasse, l’allée qui mène au Château est bordée d’arbres centenaires, un buffet est dressé au fond de la cour. Après nous être servis un verre de bordeaux,
nous nous asseyons comme tous les autres sur l’herbe en attendant que le repas soit servi.

Nous visitons les caves bien garnies du château avant de pénétrer sous un énorme chapiteau blanc capable d’accueillir environ 1500 personnes. De grandes tables y sont dressées et nous choisissons notre place.

Le repas est composé de pâtes, de vin à volonté et d’une mousse à la framboise. Le tout dans une ambiance très bon enfant. Des coureurs viennent en très grands groupes et chauffent la salle. Nous discutons
un instant avec nos voisins de table. Des gens se mettent à danser au rythme endiablé de l’orchestre. Des personnes se dandinent sur la table. Peu avant 22 heures, un feu d’artifice nous est offert dans le parc. Ensuite, il est temps de rentrer car demain est un grand jour. Nous préférons rentrer un peu plus tôt.

Tout commence bien comme je l’avais prévu. Un réveil en douceur, un bon petit-déjeuner, avec du pain et des confitures maison, préparé par notre hôte, une route dégagée. Nous trouvons une place pour nous garer à 500 mètres de l’arrivée avant que les barrages ne soit placés. Il est tôt, nous profitons des belles couleurs du soleil levant pour faire quelques photos. Je repère également les toilettes.

Les coureurs, déguisés pour la plupart, arrivent petit à petit. Je me sens intimidée avec mon déguisement de Super Girl. D’après leur conversation, nous devinons, que beaucoup viennent du monde entier.
Une heure avant le départ, les coureurs déguisés sont invités à défiler sur le podium afin d’élire le meilleur costume. Des Dupont et Dupont, des Bécassines, des prêtres, une mariée et même Jésus sont là.

C’est une explosion de créativité et de couleur. Je ne souviens plus qui a gagné cette année-là.
C’est l’heure, nous nous tassons vers la ligne de départ.
Un départ proche de la ligne, pour pouvoir me faire doubler et apprécier tous les déguisements de mes collègues coureurs, une allure en freinant mes quatre sabots. Je réussis à décélérer en m’imaginant la longue route qui m’attendait.
Une fois le pilote automatique et le régulateur de vitesse enclenchés, je peux enfin apprécier le spectacle.

Je me laisse bercer par le flot des déguisés qui sont tous plus farfelus les uns que les autres.
Je croise des cuisiniers portant un cochon en brochette, des abeilles qui parcourent un petit chemin avec moi, un faux-romain, Jésus, Wonder woman, Dupont et Dupond. Tout un monde coloré et joyeux. J’ai l’impression d’être en balade, les vignes sont belles, il y a en effet quelques portions de route ensablées un peu pénibles, mais avec ce soleil, tout passe.

Je m’arrête à chaque ravitaillement pour attraper un morceau de banane ( je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu des envies de bananes ce jour là) et un verre d’eau ( je vous rassure, j’ai attrapé également quelques verres de rouge au passage). Le tout avec des sourires et beaucoup de musique.
J’ai le temps de ralentir pour prendre quelques photos au passage de ces magnifiques châteaux et leur parc traversés.

Mon costume fait également sensation auprès des autres. Je suis une Super girl et rapidement, une bande de joyeux garnements m’accompagne sur une portion de la route.
Ainsi, le temps s’écoule à une vertigineuse vitesse. Je m’applique à m’arrêter à chaque ravitaillement mais par de vin à chaque fois, j’ai peur de ne pas pouvoir tenir correctement la route. Ensuite, c’est mon premier marathon festif.
Des orchestres sont postés assez régulièrement, nous traversons quelques vignes mais surtout des parcs de château. Partout, la foule nous encourage et nous applaudit.
A mi-parcours, je croise mon mari qui a le temps de me filmer. Ensuite, je retourne à mes pensées.

Cette fois-ci, j’ai profité de chaque foulée, de chaque main tapée, de chaque encouragement, de chaque ravitaillement, j’aurai voulu que cela ne s’arrête jamais. Je ne suis pas une œnologue avertie mais j’apprécie tout de même le bon vin ( surtout avec du fromage!). Mais le moment que j’attendais le plus se trouve à compter du 35ème kilo: le jambon de Bayonne, les huitres (je réussis à en avaler deux et avec un verre de vin blanc sec s’il vous plait).
A un mètre de l’arche d’arrivée, je n’avais qu’une seule envie: courir en arrière et tout recommencer…
Certes, je n’ai bu que quelques verres de Bordeaux, mangé 1/10ème d’entrecôte, deux huitres et une demi-glace et je me suis même fait maquillée au kilomètre 41. J’ai couru sans jeter un seul coup d’oeil à mon Garmin.

Je n’ai senti ni la fatigue, ni la chaleur, ni la faim, ni la soif, ni la sueur piquante coulant dans les yeux, ni les côtes: j’étais bien.
C’était l’ivresse du coureur.
Et j’ai adoré cela.
A l’arrivée, un buffet campagnard gigantesque est offert à tous les coureurs avec vin à volonté. Enorme! Mais je n’ai même pas faim.

Tout a commencé comme je l’avais prévu.
Mais pas la fin.
J’avais estimé mon temps à 6h pour pouvoir en profiter un maximum. C’était sans compter sur la ferveur des spectateurs qui m’ont poussé à me dépasser.
Je suis arrivée tôt, beaucoup trop tôt.
Et c’est mon seul regret.
Je ne sais pas si j’y reviendrai un jour, il y a tant à voir ailleurs, mais cette course restera dans mes meilleurs souvenirs. C’est certain.
Prochain marathon le 10 octobre 2010 à Chicago (Illinois – Etats-Unis).
Résultat
04:23:33 soit 6:15/km- 9,6km/h – 677/6726 finishers – 31/656 V1F