16 ème édition du Marathon du Mont Blanc – Mon 31ème marathon

Dimanche 1er Juillet 2018

Race Pack
Mon équipement

C’est le jour tant attendu depuis plusieurs mois. Je ne ressens rien : aucun stress, aucune excitation. Serais-je déjà blasée ?

Mon équipement est complet: sac d’hydratation, couverture de survie, sifflet, veste en Gore-Tex, dossard, bâtons, gobelet, chaussures, chaussettes, casquette, brassard et bas de compression et téléphone portable en état de marche.

Nous nous garons tranquillement sur un parking du coin puis nous attendons les filles (Mille et Linne ainsi que Roxane, qui a partagé mes entraînements pendant 3 mois) au pied de leur hôtel. Nous prenons quelques photos de groupe avant de nous mettre en place sur la ligne de départ.

Sur le podium
Une heure avant le marathon du Mont Blanc

07h00 : Départ du 42km du Mont-Blanc – Place du Triangle de l’Amitié

Le départ est très laborieux, nous marchons pendant au moins cent mètres avant de pouvoir nous élancer vers l’aventure. Ce n’est pas ici que je vais battre mon record personnel. Mais je ne suis pas venue ici pour souffrir.

Rapidement, je laisse filer ma copine Roxane ainsi que Mille et Linne beaucoup plus rapides que moi et je décide d’y aller très tranquillement.

Après tout, mon seul objectif est de finir et je n’ai pas envie de gâcher le début de mes vacances par une blessure.

Course en montagne
A la Conquête du Mont Blanc

A Vallorcine, premier barrage horaire, je suis tranquille avec une avance de 30 minutes. Mais au début de la montée du col des Posettes, un premier arrêt imposé me coupe dans mon élan. Pendant environ dix minutes, nous piétinons à cause d’un rétrécissement de voie. Mais je ne m’affole pas car du monde est encore derrière moi.

La montée est longue, interminable, je ne regarde que mes pieds mais parfois les montagnes environnantes. Courir est impossible pour moi, mes bâtons à la main en permanence me gênent parfois.

Quelques kilomètres avant Le Tour, deuxième barrage horaire, les bénévoles nous incite à courir plus vite car il ne restait que 5 minutes avant de se faire arrêter. Je commence à désespérer, je ne peux pas courir plus vite. C’est raté, ma course se termine ici, je vois au loin, très loin le village. A moins de s’envoler, c’est trop tard.

Mont Blanc
A mi-parcours, en face du Mont Blanc

Et ô miracle, quelques minutes plus tard, un organisateur annonce aux coureurs que le temps est retardé de 15 minutes à cause de la météo.

Ouf, je respire enfin : j’ai encore une chance d’arriver au bout.

Le Tour, je me ravitaille et bois une tonne d’eau, mais je ne m’attarde pas. Je n’ai pas envie de prendre le car.

Le parcours monte et descend. Certains coureurs s’arrêtent à l’ombre pour se reposer, je ne les imite pas, j’aurais eu trop peur de ne plus pouvoir repartir. Je m’arrête à un ruisseau pour mouiller mes bras, mes jambes et y plonger ma casquette, le soleil est de plomb.

Des kilomètres plus loin, je ne consulte pas ma montre, une cascade bien fraîche permet une halte bienvenue. Mais il faut continuer, je ne pense qu’à finir. J’ai essayer de prendre des photos sur le parcours, mais avec des doigts tout trempés, la fatigue, les clichés sont très mauvais, donc à oublier. De toutes façons, des photographes ont été postés à plusieurs endroits, Je pense que je trouverai une photo à mon goût, …et à mon avantage.

Passage sur les névés , à 400 mètres de l’arrivée

Au ravitaillement de la Flégère, troisième barrière horaire, je croise… un confrère. Drôle d’endroit pour une rencontre. Il semble en forme, mais je ne m’attarde pas car je sais que le temps est contre moi.

Un homme est à terre en position latérale de sécurité. Trois bénévoles essaient de nous rassurer en disant qu’il se repose. Je ne me pose pas question, j’avance sans le regarder. Mon aide ne sera pas utile, je pense.

Les montées sont interminables et les descentes tout aussi laborieuses.

Il fait chaud, très. Ce marathon est un trail et ce trail ressemble à une randonnée. Je ne sais pas si les bâtons m’ont été bénéfiques ou pas. M’ont-ils ralenti ou m’ont-ils aidé à gravir ces interminables montées?

Arrivée du Marathon du Mont Blanc

Quatre kilomètres avant l’arrivée, le coach d’un coureur essaie de motiver quelques coureurs en peine. Par ses interjections, il m’a aidé à ne pas penser, à me concentrer sur mes pas, mes foulées.

Planpraz 2000 mètres d’altitude.

L’arrivée est visible, il reste encore quelques mètres de névé un peu glissant, une légère pente dans les derniers deux cent mètres, je me remets à trottiner, je ne vois plus rien que l’arche d’arrivée sous les applaudissements des quelques spectateurs attendant les derniers.

Car je suis parmi les derniers et … je m’en fous car je n’avais qu’une chose en tête : terminer.

J’ai l’impression que je n’ai pas vécu ce marathon comme les autres. Je m’en suis sentie dépossédée.

Ce n’est ni un mauvais, ni un bon souvenir.

Médaille
Je lai!!!!!!!!!!!

Heureusement que mon mari était là pour m’attendre ces longues heures et pour m’accueillir comme pour tous les autres marathons et sans lui, je n’aurai jamais eu le courage de terminer.

Il a même réussi à photographier mon arrivée, je ne l’ai vu qu’après avoir récupéré ma médaille, bu trois verres de cola et un verre de bière…

En tout cas, mon trentième marathon a été couru. Point.

Résultats : 44,48km, 09:33:22 soit 12:54km/h, 1821/1902 finishers, 332/363F, 34/39V2F

Nuit au Chalet Les Tissières

Demain, en route vers Le Parc des Cévennes