31th Maraton Sevilla, mon 23ème Marathon

LogoOctobre 2015: Après mon dernier marathon qui s’est déroulé Octobre à Tana (Madagascar), je ressens une telle lassitude que je n’ai plus aucun projet.
Puis, l’envie revient peu à peu et je me décide pour une destination proche. Découvrir l’Europe est une bonne option. Séville sera mon choix.

Novembre 2015: Vols réservés sur Vueling et essai de Air BnB avec appartement situé dans le quartier animé de Triana.

Affiche du Marathon de Seville 2016L’aéroport San Pablo est minuscule ce qui facilite la sortie rapide et la prise en charge par un taxi qui nous amène prestement au palais des congrès où se trouve l’expo marathon. Un car sur la ligne EA emmène directement les passagers vers le centre ville pour 4€ (2016) tandis qu’un forfait de 27€ (fin de semaine) est appliqué pour tout taxi quittant ou arrivant de l’aéroport quelque soit la distance. Pour des raisons de temps et de commodités, nous options pour le taxi de l’aéroport jusqu’au marathon-expo.

Celui-ci est de taille correcte avec environ une quinzaine d’exposants.

Je récupère facilement mon dossard (qu’il faut contrôler électroniquement), mon sac de coureur (pomme, brick de bouillon de poule, un blouson léger bleu Adidas, un sachet de pâte soba) , nos tickets pour la pasta party (4€ pour l’accompagnant, gratuit pour le coureur) et nous voilà en moins d’une heure après la sortie de l’aéroport attablés et entourés d’espagnols, en train de dévorer un plat de pâtes, des olives, des chips, une pomme, une canette de limonade.

Pâtes et compagnie
Pasta party

Après un rapide tour de l’exposition, le bus 27 (1€40 /trajet et rempli de touriste) nous amène au centre-ville (Plaza de Duque) où nous nous égarons malgré le guidage par l’application GPS récemment téléchargée sur mon téléphone. Nous marchons 30 minutes avant de retrouver notre appartement situé dans le quartier tranquille de Triana. Notre temps de trajet a doublé.

Suite de la visite ici…

Il se fait tard et je ne dois pas oublier que j’ai un marathon à courir demain. Où trouver un bon plat de pâtes? Nous sommes trop fatigués pour chercher. Celui du coin de la rue fera l’affaire.

Sandwichs
Montaditos

Las Colomnas propose des assortiments de fritures et de montaditos, une sorte de sandwichs. Les fritures sont vraiment grasses et les sandwichs un peu secs. Peut-être n’avons pas si faim que cela? Nous demandons à remporter les restes à notre appartement ( je mettrai trois jours à terminer les sandwichs, le reste passera à la poubelle).

Je prépare mes affaires pour demain. Je suis sereine, la température sera idéale.

Je me réveille deux fois au cours de la nuit pour être sûre de ne pas louper le départ demain malgré mes deux réveils.

La suite du séjour ici…

Ma préparation

Sur Conseils-Course à pied 4 séances sur 4 semaines.

Séville, Espagne Dimanche 21 Février 2016

Parcours du Marathon de Séville 2016Jour J. 7°C.

J’ai prévu un vieux pull à jeter et un sac poubelle. Le site n’était pas très précis concernant les transports mais pour l’aller, le bus était conseillé. Logeant à Triana, c’est-à-dire à l’ouest de la ville, c’était la meilleure solution.

Départ de la course à 9h donc réveil à 6h30 afin de pouvoir émerger. Petit déjeuner frugal (gatosport fait maison et thé).

Il est 7h30 lorsque nous quittons l’appartement, la nuit enveloppe encore la ville endormie. Seuls les éboueurs et quelques fêtards éméchés arpentent les ruelles de Triana.

Dans le busNous cherchons l’arrêt du bus quand j’aperçois deux coureurs qui semblent se dépêcher. En effet, le circulaire C1 est en approche. Il est bondé de marathoniens prêts à en découdre.

J’ai à peine le temps de dire au revoir que le bus repart vers le stade olympique. Le trajet se déroule dans un calme concentré. L’arrêt du bus étant imprécis , je descends en même temps que les autres. Je comprends vaguement que le départ se situe vers la gauche et le stade un peu plus loin à droite.

Comme je n’ai pas de sac à déposer, je me dirige directement vers la ligne de départ. Mon sac poubelle me tient bien chaud, un petit vent me fait frissonner. Je fais des allers et venues pour m’échauffer un peu.
Pour une fois, le nombre de toilettes mobiles est assez conséquent et les queues sont rapides. J’en profite pour y aller 3 fois. Pour passer aussi le temps car j’ai une heure à tuer.

Tenue de course

Je rentre dans mon sas vingt minutes avant. J’essaie de m’imprégner de cette ambiance si particulière et que tous les coureurs recherchent. J’entends beaucoup parler espagnol, italien, portugais. Juste à mes côtés, je reconnais des compatriotes. Je leur demande alors s’ils connaissent un moyen de rentrer dans mon quartier à la fin de la course. Puis dans la conversation, l’un d’eux parle de Courir le Monde.

C’est alors que nous révélons nos pseudos. En fait, j’avais déjà entendu parler d’eux mais les voir en vrai, c’est assez intimidant moi qui aime bien rester dans mon coin. Discuter avec une ou deux personnes, c’est encore possible mais tout un groupe, je ne m’en sens pas capable. C’est sûrement ce que l’on appelle la timidité ou la sauvagerie et je le suis toujours avec mes pairs. Heureusement pas dans ma profession !

Mais avec ces deux-là, je me sens en confiance. Je fais donc la connaissance d’Ederame et de Bobosse44. Ce dernier me dit qu’il a des objectifs modestes et qui justement sont les miens également, je n’ai plus envie de superlatif ni de battre des records. J’ai envie de profiter du temps présent mais sans traîner en route pour autant.

Récit de la course

Top départ, je me fie totalement à mon coéquipier. Cela me fait du bien de ne pas prendre les rennes pour une fois. Une fois notre rythme de croisière enclenchée, nous pouvons discuter de notre métier, de nos courses et de la vie. Parfois, il me fait des commentaires sur les quartiers que nous traversons. Ainsi, le temps passe.

Au 6ème kilomètreAu 6eme , je repère mon mari qui attend depuis plus de 10 minutes pas très loin de notre appartement, juste à côtés du pont de Triana. Il m’aperçoit aussi et enclenche le mode rafale. Je souris, c’est bon, la photo est dans l’appareil et cela m’a fait plaisir de le voir. Ça, c’est fait. Maintenant, je peux me concentrer sur ma course.

Mon voisin est bavard et très sympa, je l’écoute car je ne suis pas sûre de pouvoir tenir une conversation pendant tout le trajet. Mais comment fait-il?

Au 18ème, il est heureux de retrouver sa famille et y fait le plein d’énergie positive. Nous repartons à nouveau. Des portions de routes sont parfois étroites et nous obligent à ralentir ce qui casse malheureusement le rythme. Mais bon, nous ne sommes pas des Kényans, alors dix minutes de plus ou de moins.

Place d'Espagne29eme. La fille de T nous rejoint pour parcourir un bout de chemin avec nous. Pourquoi ai-je eu un coup de lassitude au semi ? L’arrivée de sa fille m’a réveillée et je sens qu’il est temps de rentrer dans ma bulle.
Je commence à m’éloigner. J’aurais voulu terminer avec eux mais leur rythme ne me correspond plus et j’ai besoin d’un peu de solitude. De toute façon, T est en très bonne compagnie avec sa fille et je pense que ce sont aussi des moments privilégiés entre eux que je ne dois pas squatter. Aux environs du 34eme, je les perds définitivement.

Nous entrons dans le centre et la foule immense enthousiaste nous acclament . Mon moment préféré sera celui autour de la Plaza de España. Grandiose, des frissons m’envahissent, des émotions me submergent, je suis prête à signer des autographes! Je regarde ma montre: je dois décélérer avant la crise cardiaque.

Je n’entends plus que le bruit de mon souffle, je ne ressens que l’effleurement de mes pas sur le bitume, je ne vois que les sourires sur les visages, je goûte à la sueur de mon front qui dégouline sur mes lèvres.

Parc Olympico

Le compte à rebours est enclenché. Désormais, je sais que la ligne d’arrivée est proche et que je ne marcherai pas sauf lors des ravitaillements qui sont en très grands nombres et très bien répartis. Bravo à l’organisation !!!

Le stade olympique est en vue. Mes jambes se dégourdissent et se réveillent enfin. J’aperçois au loin l’arche d’arrivée. J’entends le grondement de la foule qui accueille les coureurs fourbus mais heureux d’être presque arrivés à bon port.

Allez, ma grande, tu peux le faire, lâche toi enfin, sors tes tripes. Comme un bras d’honneur, je me plais à dépasser la dizaine de coureurs qui me précède.

Avec ma médailleInutile, futile mais tellement jouissif !

Récupération de la médaille, d’une couverture en plastique de survie puis d’un sac contenant du Coca, eau, Orange, etc…le circuit nous emmène dans les méandres des sous-sol du stade. Après quinze minutes de marche de récupération, nous voilà enfin à l’air libre.

Par hasard, je retrouve T et sa fille qui ont terminé ensemble. C’est un moment que j’aurais aimé partager aussi avec un membre de ma famille mais visiblement, je n’ai pu convertir personne.
Tant mieux pour eux.

MédailleA la sortie du stade, par contre, aucun bus n’est en vue et les cars prévus par l’organisation ne vont pas du tout dans ma direction. A la sortie, aucun agent n’est capable de me dire qu’aucun bus ne passera.
Une personne me dira même de prendre un taxi. Oui, mais où? Toutes les routes sont barrées et aucune voiture ne passe. Je me vois alors dans l’obligation de rentrer à pied.

Après 42 kilomètres et des poussières, je traîne mes guibolles endolories et fourbues sur environ encore six kilomètres. Heureusement que l’application de mon téléphone fonctionne à merveille et me ramène à bon port. Juste à temps avant que mon mari resté à l’appartement ne s’inquiète pour moi. Nous nous donnons toujours une heure limite avant de devoir s’inquiéter mais si jamais cela devait arriver, nous n’avons rien prévu d’autre. Je croise les doigts.

A la fin de la course, une légère nausée m’avait doucement envahie mais le coca a sans doute évité une bonne hypoglycémie.

Une fois arrivée, après une bonne douche revigorante et lavant (tant qu’à faire), je n’arrive à n’avaler qu’un bout de sandwich et une orange.

Résultats:

04:10:16 – 7833/10805 Finishers- 638/1225 femmes, 38/95 V2F

Ensuite, à nous Séville …