25th Midnigth Sun Marathon, Tromsö Norvège – mon treizième Marathon
Après celui de Tokyo, j’ai choisi ce marathon car courir en pleine nuit MAIS en plein jour me faisait rêver. C’est comme si le soleil s’était bloqué au zénith. Comme si le temps était suspendu. Comme si le temps n’avait plus de fin.
Ma préparation
Début de l’entraînement le 14 Mai 2013 sur 8 semaines- 4 entraînements par semaine.
Vers la fin, les entrainements ont été parfois raccourcis. A cause du temps, je veux dire du mauvais temps parfois mais surtout qu’après le marathon de Sénart où je me suis vraiment donnée à fond, une sorte de
lassitude m’avait envahie. Une sorte de marathon-blues qui vous démotive.
Heureusement que l’amour de la course à pied a repris le dessus, j’ai juste raccourci certaines séances afin de ne pas compromettre cet entraînement et de pas fatiguer ce vieux corps meurtri de courbature!!!
La semaine de la course, j’étais prête. J’ai effectué deux séances de jogging tranquilles.

J moins trois, je me gave de glucides lents.
Jour J, réveillée à 6h du matin, nous prenons l’avion à 11h. Après quelques galères aériennes, nous prenons possession de notre chambre à 16h. Il pleut à petites gouttes. Je récupère mon dossard à 16h30, ensuite nous faisons quelques courses pour les repas de ce soir et de demain.
18h00- J’avale mon dernier repas.
20h00- Je me rends sur la ligne de départ.
Samedi 22 Juin 2013
Après la prise de quelques photos montrant l’ambiance de l’événement, je participe à l’échauffement collectif mais visiblement je suis la seule. Les autres se contentent de regarder. J’ai tellement envie de profiter de tout.
Je me donne à fond. Tant pis si je me fatigue avant.
Top départ: ma montre ne démarre pas. J’ai encore oublié de vérifier mon équipement. Mais cela n’entame pas mon élan. Trois cent mètres plus loin, je passe devant notre hôtel où mon mari sur le perron de la porte et ma fille à la fenêtre immortalisent ces moments sportifs. Ensuite, c’est parti!

C’est parti pour une aventure formidable. Le premier semi nous amène sur les quais puis sur le pont ( que nous traverserons deux fois). Je pars trop vite, je le sais, mais je ne peux ralentir. Je sais également que je le payerai plus tard.
Le pont nous amène sur le continent. Nous longeons la côte où de nombreux spectateurs nous accueillent avec des ” eya, eya,…” ce qui devrait correspondre à “bravo” je suppose.
Nous tapons dans les mains des enfants encore nombreux à cette heure tardive.

Le paysage qui nous entoure est incroyable, inoubliable. Les fjords d’un côté et les glaciers en toile de fond. Je n’en crois pas mes yeux. c’est juste indescriptible!
Pour ne pas oublier, j’ouvre très grand mes yeux et je dévisage chaque coureur que je croise lors du demi tour. Beaucoup sont blonds. Il doit n’y avoir que deux coureurs noirs dont moi. Le futur vainqueur est
suédois, nous l’applaudissons lors de notre croisement.
Nous refranchissons à nouveau le pont qui me semble un peu plus haut qu’à l’aller! Néanmoins, je souris aux photographes postés sur le parcours pour faire bonne figure.

22h30- Départ du semi. Nous, marathoniens, courons en solitaire, la file s’est considérablement effilée. un peu seul et tout d’un coup, un flot de runners (semi-marathon) nous rattrape et nous insuffle un peu de leur énergie. Nous nous sentons moins seuls.
Cette seconde partie se déroule sur l’Île de Tromsö où nous faisons demi-tour à l’aéroport. Il fait jour comme en plein jour. Le parcours est monotone.
Heureusement, rapidement, je sens la présence d’une coureuse dont les foulées semblent s’accorder aux miennes. Je comprends que nous resterons ensemble jusqu’à la fin. Effectivement, sans dire un mot, nous nous encourageons mutuellement.
Six kilomètres avant l’arrivée, lasse, je lui demande de partir sans moi. “Go, don’t wait for me”, lui dis-je. Mais elle me répond qu’elle ne repart pas sans moi et que je peux y arriver. Je sens qu’elle a raison, en serrant les dents et surtout en faisant le vide dans ma tête, je poursuis ma route à ses côtés. Quand je sens qu’elle flanche un peu, je ralentis un peu puis j’essais de l’entraîner dans mon sillage et vice-versa.

Trois cents mètres avant l’arrivée, “Ready for a sprint” lui lançais-je. Et nous voilà reboostées, nous accélérons jusqu’à l’arche d’arrivée.
C’est fait, nous l’avons fait. Nous tombons dans les bras l’une de l’autre, heureuses. C’est comme cela que j’aime la course à pied!
Nous avons souffert et partagé la route côte à côte sans un mot mais avec le même but: arriver.
Elle m’apprend qu’elle vient de Suisse. Nous prenons quelques photos ensemble avant de nous séparer.
Effectivement, je l’ai vu ce soleil à Minuit. Il était magnifique!!! Je l’ai fait sans aucun objectif de temps, uniquement pour le plaisir, et vraiment, c’était grandiose. J’ai apprécié chaque minute passée à courir.
Résultat
04:13:43 soit km/h , 308/549 arrivants, 61/142 F et 5/21 V2F
En pratique
Marathon expo: pas vraiment grand, mais la récupération du dossard est très aisée. Tee-shirt en vente (environ 13€) mais pas acheté car ma taille n’est plus disponible.
Echauffement avant course: proposé par trois femmes. Ils sont un peu frileux ces norvégiens, car je suis une des rares à participer à ces 10 minutes.
Marathon de petite taille: moins de 700 participants, donc pas de bousculade au départ. L’arrivée des coureurs du Semi dans la deuxième partie apporte une grande bouffée d’oxygène.
Marquage dans l’ordre décroissant: J’ai trouvé cela plutôt reposant d’avoir le compte à rebours automatiquement.
Ravitaillements: eau, boisson énergétique, parfois banane, tous les cinq kilomètres environ.