Lundi 2 Juillet 2018 : Départ pour les Cévennes

Nous quittons Chamonix pour la Lozère après avoir pris un bon petit-déjeuner qui nous tiendra jusqu’à notre arrivée. Encore plus de 500 km pour atteindre notre destination. Nous prenons soins de faire quelques course au supermarché d’Alès, porte des Cévennes.
Nos hôtes, Solange et André, nous attendent pour nous présenter le logement.
Celui-ci est conforme à notre attente même si l’ascension raide et longue en voiture d’environ 12 minutes et 6 km nous a un peu effrayé. Néanmoins, nous aurions préféré une maison vraiment isolée sans personne à dix lieues aux alentours. Mais c’est déjà bien.

Nous désirions des vacances au calme, loin de la foule bruyante des vacanciers. Nous sommes bien servis.
Le Hameau du Bougès ne comporte que 8 habitants permanents dont le nombre augmente en été avec l’arrivée de leur famille. Un sentier de randonnée débute au seuil de notre porte.
Nous posons à peine nos bagages que nous décidons d’explorer les alentours. Les pentes nous semblent bien raides et le soleil tape encore en cette fin d’après-midi.
Je savoure mon verre de rosé avec délectation accompagné de fruits secs.
Les vacances débutent enfin.
Mardi 3 Juillet 2018 : Découverte du Bougès

Quel calme ! Pas un bruit à l’extérieur. Mon sommeil de plomb m’a bien reconstruite.
Nous parcourons la colline du Bougès en essayant de suivre le sentier via l’application MapsMe. Nous nous perdons pendant trente minutes avant de retrouver le chemin balisé. L’orage est passé hier soir, la forêt est verdoyante et les papillons virevoltent.
Après 4h de marche suivie de quelques pauses photos, 8,77km et 415 mètres D+, le déjeuner même tardif est le bienvenu.
La sieste s’impose après tant d’effort, nous essayons de descendre vers la rivière mais les nuages sont menaçants et nous avons peur d’être coincés par les orages.
Mercredi 4 Juillet 2018 : La Mimente

Cette fois-ci, nous abordons la descente vers la rivière La Mimente en empruntant de nombreux lacets à travers une forêt.
Le parcours débute au bout du hameau, suit un chemin à travers une forêt de châtaigniers, des ronces qui nous griffent les mollets.
Certains arbres ont des formes étranges, presques mystérieuses.
La descente est continue, parfois très abrupte, le parcours est bien balisé. La balade est très agréable et nous ne rencontrons pas âme qui vive.

Nous découvrons des clèdes en ruine, anciennes maisons où l’on faisait autrefois sécher les châtaignes.
Puis en suivant le Chemin de Robert Louis Stevenson, l’écossais qui a écrit « L’île au trésor », nous arrivons au bord de la Mimente, une charmante rivière bordée de cailloux blancs et pratiquement déserte.
Enfin le long de l’ancienne ligne de chemin de fer, nous croisons quelques randonneurs et un pêcheur de truite.
La journée se passe très tranquillement.
Le sommeil me rattrape rapidement.
Jeudi 5 Juillet 2018 : Marché de Florac

Nous faisons le plein de nourriture où les étals sont alléchants : olives, olivades, vins bio, fromages, faisselles, pains, gâteaux, etc… Nos paniers s’alourdissent dangereusement, nous cédons à la tentation des marchands. Beaucoup de « hippies » fréquentent ce marché. Sans doute les descendants des anciens de 70.
Je pense que nos achats seront suffisants pour une semaine. Les fruits sont absolument délicieux, sucrés et juteux, notamment les abricots qui fondent sous le palais
Florac est une ville moyenne très active qui propose de nombreuses manifestations estivales et qui possède un joli parc et une source du Péché qui alimente une pisciculture en aval.
Golden hour. Dans la soirée, nous avons la chance de parcourir les prés et les sentiers déserts mais tellement beaux au coucher du soleil.
Vendredi 6 juillet 2018 : Moulin de Bougès

Notre hôte nous a fourni de nombreuses documentations sur les randonnées aux alentours. Nous débutons par celle la plus proche : celle du Moulin de Bougès.
C’est un voyage à travers le temps qui débute pour nous au hameau du Bougès, qui suit le sentier qui chemine à flanc puis descend par de nombreux lacets jusqu’à l’ancienne voie verrée. Celle-ci longe la Mimente et nous amène vers le temple puis en haut du bourg sur les ruines du château de Saint Julien d’Arpaon.
Nous montons à travers les landes de bruyères vers le point haut où nous nous faisons une halte pour souffler un peu. Un vautour tournoie déjà au dessus de nos têtes.
Nous suivons la crête jusqu’au col de l’Agulharon 938 m d’altitude, où trois chevaux paissent tranquillement.
Lors de notre descente, je tente de soulever, en vain, un menhir récalcitrant et enfin, nous arrivons à notre point de départ. 3h35, 10km et 385D+.
Dans le hameau, juste au dessous d’un point de halte, tenu par nos hôtes , le Croq’Etape (qui propose à manger pour les randonneurs), une fontaine procure de l’eau bien fraîche.
Samedi 7 Juillet 2018 : Brocante de Cassagnas et les Gorges du Tarn

Et pourquoi pas farfouiller du côté de ces petits villages ? Seuls une trentaine d’exposants sont présents mais j’arrive quand même à dégoter une jolie petite robe et des rouges à lèvres pour quelques euros. Juste pour le plaisir d’acheter.
L’étang à côté de l’Espace Stevenson est charmant, quelques clichés s’imposent.
Le comité propose un feu d’artifice, une paëlla ainsi qu’un bal dans la soirée mais rien de penser qu’il faudrait conduire de nuit sur la périlleuse route vers Bougès me fait déjà frissonner d’effroi et nous rebute.
Comme nous avons un peu de temps devant nous, nous décidons de nous promener vers Florac. Mais un panneau attire notre attention : Gorges du Tarn. Tiens, nous ne savions même pas que nous étions si proche.

Quand nous demandons à un promeneur où elles étaient, il nous répond : plus loin. Alors que le coin dans lequel il se promenait en fait déjà parti. Le vilain, il voulait le garder pour lui tout seul.
Mais après avoir fait demi-tour, nous découvrons des plages de galet sans un chat à l’horizon, à part un serpent qui nous barre le chemin avant de glisser nonchalamment entre les hautes herbes.
En ce début de vacances scolaires, l’absence de foule est particulièrement agréable et reposant pour nous.
Dimanche 8 Juillet 2018 : Le Bougès

Nous terminons la seconde partie de la Randonnée du Bougès que nous avions raccourci hier par manque de jambes vers l’Est en passant par La Quille 1263m d’altitude. La balade est très agréable, souvent ombragée, permettant quelques minutes de pause.
Pendant les trois premiers jours, nous avons été harcelés par les mouches et les tiques mais étrangement, avons-nous été plus vigilants, depuis tout va bien.

Comme il est agréable de ne rencontrer personne. Mais ce matin tôt, nous avons la surprise de croiser une biche qui l’était autant que nous et qui s’enfuit avant même que je n’ai le temps de dégainer mon appareil photo afin d’immortaliser ce moment magique.
Nous n’avons pas très faim non plus, sans doute la chaleur nous incommode-t’elle, car l’apéritif nous suffit. Il faut préciser qu’il est bien consistant avec pain, olivades, purée de tomates, saucissons et … un verre de rosé bien frais pour moi.
En fin d’après-midi, comme il est agréable de plonger dans l’eau fraîche de la Mimente.
Lundi 9 juillet 2018 : La Forêt de Broussous

Un sentier facile et ombragé à proximité de Florac et au départ d’un petit village typiquement cévenol.
Vébron, nous nous garons et traversons le vieux pont qui enjambe le Tarnon. Déjà au petit matin, un homme s’y baigne.
Nous traversons une châtaigneraie et essayons tant bien que mal de suivre le chemin parfois balisé à l’aire de notre guide « Les incontournables balades à pied dans le Parc national des Cévennes en Lozère » très précis et de mon application MapsMe sur Android qui nous ont bien aidé et permis de ne pas trop nous égarer.

Nous avons un beau point de vue sur les falaises du causse Méjean, mais nous n’avons pas croisé de castors qui, semblerait-il, ont été réintroduits dans le Tarnon en 1977 et sont visibles à la tombée de la nuit.
Après 3h55, 11,5 km et 400 mètres D+, nous revenons à notre point de départ.
Quelques baigneurs courageux s’ébattent dans l’eau fraîche. Je m’y aventure aussi. Au début, l’eau très fraîche semble mordre la peau . Puis, peu à peu, le corps s’y habitue et semble même y prendre plaisir.
L’eau est claire même à plus de deux mètres de profondeur.
Les roches au soleil sont brûlantes. Les échos des rires des enfants se répercutent sur les parois.
Nous nous effaçons rapidement pour laisser place à une grappe de jeunes qui commencent à sauter dans la rivière.
Mardi 10 Juillet 2018 : Corniche des Cévennes

Nous en avons assez des randonnées. Place à la voiture et à la découverte un peu plus étendue de la région.
Nous commençons par les petites routes en lacet en passant par Barres des Cevennes, Sainte-Croix-Vallée-Française, Moissac-Vallée-Française, Saint-Etienne-Vallée-Française et enfin Saint-Jean-du-Gard.
Petite pause dans cette grande ville car c’est jour de marché. Les ruelles sont inondées de touristes avec de nombreux anglophones.

Un stand nous interpelle, dans cette région où de nombreux amoureux de la nature et donc, je suppose, de l’écologie pullulent, et où une jeune femme charmante nous accueille. C’est un stand de couches recyclables et lavables. Nous pensons à notre future petite-fille. Après mûre réflexion, nous laissons convaincre par le procédé et décidons d’investir dans cette invention canadienne écologique.
Il est midi trente et les rues se vident rapidement tandis que les restaurants abritent les piétons affamés.

La journée n’est pas achevée pour nous, il nous faut retourner au bercail mais cette fois-ci par la Corniches des Cévennes qui offre des panoramas époustouflants des Cévennes.
Premier arrêt au premier col, celui de Saint Pierre. Son ascension nous prend plus de vingt minutes et la descente aussi. Mais l’effort en vaut la peine, une vue à 360° et des forêts à tous les points cardinaux. Des papillons multicolores, virevoltants nous frôlent.
Second et dernier arrêt après Le Pompidou, celui-ci sans trop d’effort, le panorama est magnifique. L’air y est frais et léger.
Tous nos sens repus, nous rentrons chez nous pour une bonne petite sieste.
Mercredi 11 Juillet 2018 : Canoë et Castelbouc

J’ai pris rendez-vous hier au Canoë Saint Pierre mais en y arrivant ce matin, personne à l’horizon. Nous décidons alors de partir directement pour notre balade à Castelbouc.
Comme nous atterrissons dans un camping qui propose également des sorties en canoë, nous réservons de suite. Nous partons pour 6,4km en canoë dans les Gorges du Tarn de Castelbouc à Sainte Enimie avec Locanoë.
Nous voilà équipés avec un gilet de sauvetage, des chaussures spéciales, un bidon étanche pour ranger nos affaires et une pagaie.
Bien qu’ayant pratiqué il y a 4 ans dans l’Ardèche avec les enfants, le geste est encore incertain et notre canoë a parfois du mal à voguer droit. Nous nous échouons à trois reprises sur les cailloux et nous sommes contraints de sortir du canoë pour le pousser dans des eaux plus profondes.

Dans des moments de calme, nous apercevons de nombreux poissons virevolter autour de nous.
Le silence règne, parfois zébré par le clapotis de nos pagaies faisant avancer notre frêles embarcation.
Puis sur notre lancée, nous partons à la découverte du Hameau de Castelbouc sous un très beau ciel bleu. Desservi par un pont submersible, bien assis sur son socle calcaire, le hameau surprend par sa position en surplomb de la rivière. Il est situé entre Ispagnac et Sainte-Enimie.
5Km en 1h40 et 189 D+ avec à mi-parcours un panorama sur l’arrière de Castelbouc.
A l’entrée du hameau, sur un petit banc où est inscrit leurs prénoms, Simone et Gilbert prennent l’air. Ce sont des apiculteurs et produisent du miel hyper biologique. Nous leur en commanderons 6 kilo avant de rentrer chez nous.
Jeudi 12 Juillet 2018 : Auberge Cévenole et découverte du Pelardon

Il ne reste plus que deux jours avant notre retour à la réalité.
Il est temps de lâcher un peu la bride et de se reposer. C’est aussi le moment de penser aux cadeaux.
Direction la fromagerie située à l’extrémité du village où une femme charmante nous accueille et nous présente son fromage : le Pelardon. C’est un fromage de chèvre au lait cru AOP produit das la région. Notre hôte Solange nous en a fait goûter avec de la confiture de framboises faite maison. C’est un vrai délice !
Tellement bon que nous en commandons 50 ! Jeune et affiné ! Trop bon ! Je fais aussi la connaissance de ses chèvres qui paissent juste en dessous du laboratoire et qui me regardent toutes d’un œil curieux. Tout comme moi.

Ensuite, nous avons envie de revoir ce petit coin de paradis vu lors de deuxième jour, près de la Mimente qui se jette plus loin dans le Tarnon.
Il est toujours aussi désert, l’eau en cascade y coule en musique, les feuilles bruissent, les branches mortes craquent sous nos pas. Je profite du calme de l’endroit tandis que mon mari explore les environs.

Auberge cévenole. Nous avons réservé dans le meilleur restaurant des environs (dixit TripAdvisor) situé à proximité de Florac. L’accueil est chaleureux même si nous arrivons un peu en retard.
Nous choisissons le menu « Bon Vivant » avec en entrée une tête de veau ravigote, une souris d’agneau de Lozère et un fondant aux châtaignes, le tout accompagné d’un verre de rouge des Cévennes. Autant dire que nous avons du mal à sortir de table.

Dernier achat pour la famille à l’Atelier du Miel et de la Châtaigne.
Nous aimons tellement ce petit coin isolé des rives de la Mimente que nous y revenons cet après-midi.
Je profite des derniers rayons de soleil pour ne rien faire… ou presque tandis que mon mari recommence à explorer le lit de la rivière à la recherche de je ne sais quelle bestiole ou serpent.
La journée, comme toutes les autres, a été bien remplie.
Vendredi 13 Juillet 2018 : Croq’Etape

Toujours pas de grasse mâtinée prévue dans le programme, mais je peaufine mon site internet et je trie mes photos tandis que mon mari vagabonde dans le parc aux alentours comme il aime le faire si souvent.
C’est notre dernier jour, nous avons enfin réussi à vider notre réfrigérateur de tous nos achats gastronomiques effectués au Marché de Florac.
Nous pouvons enfin profiter de la restauration proposée par nos hôtes.

Croq’étape situé dans le Hameau de Bougès, lui-même localisé à environ vingt minutes en voiture de Florac, se trouve sur le trajet de randonnée. Elle propose boissons fraîche ou chaude, des sandwichs mais nous y venons pour le déjeuner.
La propriétaire nous installe sur une jolie petite table de la terrasse qui offre une vue magnifique sur la forêt. Nous optons pour la formule complète, jamais de demi-mesure !
Tandis que Solange prépare notre commande, son mari André nous offre du thé au gingembre et un kir à la châtaigne en apéritif. Nous les écoutons parler de leur village et de leur région avec passion.

Truite fumée avec salade de haricots verts, tomate suivie d’un ragoût de biche sauce chasseur avec de l’Ebly le tout accompagné par un verre de rosé pour ma part.
Et je termine avec un sorbet à la framboise et … un sorbet ananas-basilic accompagnés cette fois-ci par une tisane de menthe …du jardin.
Je précise mais nul n’était besoin de le faire tant il était évident que tout est fait maison sauf la truite fumée mais elle ne vient pas de très loin.

Repus mais voulant profiter encore un peu de cet endroit exceptionnel qu’est ce Parc, nous redescendons à la rivière. En marchant un peu plus loin, nous découvrons un autre coin de paradis. Hélas, j’ai à peine le temps de me tremper à mi-genoux que le ciel s’obscurcit soudain et menace de nous tomber dessus. Nous nous dépêchons de remonter vers le chemin à travers les ronces qui nous griffent les jambes. Des gouttes commencent à tomber, nous arrivons à atteindre un des deux tunnels de l’ancienne voie de chemin de fer devenue chemin de Stevenson ou GR 70 en hommage à l’écrivain écossais auteur de l’île aux trésors venu traverser la région avec son âne Modestine en 1878.
Heureusement, l’averse est de courte durée. Nous rentrons un peu trempés mais la tête pleine de souvenirs.
La fin d’après-midi est consacrée au rangement de nos affaires et à la préparation des bagages.
Samedi 14 Juillet 2018 : Retour au bercail

Ce matin, après les quelques averses d’hier, le Parc nous offre un super paysage brumeux. Plein de poésie. Nous côtoyons les nuages. Je me précipite au dehors pour immortaliser ces instants de beauté.
Je n’ai jamais aussi bien dormi qu’ici, dans les Cévennes. Est-ce le matelas, le silence, la déconnexion totale ?
J’espère avoir complètement rechargé mes batteries.
Probablement lors des moments de doute, de fatigue ou de tristesse, me suffira-t’il de penser à ces instants d’abandon pour retrouver un peu d’apaisement ?
Je vais essayer en tout cas. De garder cette quiétude.
Mais il est temps de rassembler nos bagages et de prendre congé de nos charmants hôtes.

Nous empruntons pour la dernière fois cette route hyper-sinueuse et abrupte de six kilomètres (et 12 minutes) dont un côté donne parfois sur le vide, et où nous roulons très, très prudemment et où nous croisons les doigts … pour ne pas rencontrer d’autres voitures en face.
Puis rapidement, nous revenons à la réalité, les véhicules que les conducteurs stressés conduisent comme des pieds: absence de clignotants, de distance de sécurité, queue de poissons, etc. Nous essayons de conserver notre zénitude acquise lors de notre séjour mais il faut vraiment résister.
C’est la première fois que nous optons pour des vacances un peu plus reposante et… nous reviendrons…pour de nouvelles aventures !!!!
Adresses: L’atelier du miel et de la Châtaigne à Florac, Linge & Lange , les couches lavables