Escapade sévillanne

Drapeau espagnolPourquoi cette ville? Nous y avons passé déjà une journée en 2004 lors de notre séjour au Club Med de Puerto Maria. Mais évidement, à part La Cathédrale, La Giralda et une balade en calèche dans le Parc Maria Louisa, nous n’avons pas vu grand-chose.

Avec un marathon à la clé, c’est une destination idéale pour un début de saison.

Transport: Nous optons pour une compagnie low-cost Vueling. Nous n’amènerons qu’un seul bagage à main par personne. Les horaires sont parfaits. Je paie juste un supplément de 8€ pour avoir des places côte à côte à l’aller. Pour le retour, les attributions aléatoires sont correctes.

Logement: Nous testons AirBNB. Je ne suis pas très fan de l’ubérisation mais l’appartement est situé à Triana, un quartier animé le soir et à 15 minutes à pied du centre historique.

Samedi 20 Février 2016: Découverte

Coupe-vent, sac coureur, pâtes, dossard
Cadeaux de coureur

Tout a pourtant bien débuté. Nuit un peu agitée mais on ne se refait pas. Puis préparation tranquille jusqu’à l’arrivée à l’aéroport. Carte d’embarquement pré-imprimée en poche, nous dirigeons vers le sas de contrôle de bagages. Première alarme pour mon mari, il doit retirer ses chaussures . Puis son bagage à main doit être contrôlé. Je ne m’en étonne pas car il n’a pas pris la peine de mettre dans un sachet plastique transparent le tube de dentifrice, son flacon de parfum et sa mousse à raser mais je l’avais pourtant prévenu. Jusque là, rien d’étonnant mais quand le douanier commence à vouloir prévenir la police, je commence à me décomposer et à me rapprocher. Le contrôleur a retrouvé un canif oublié dans le fond de sa trousse de toilette. Je suis verte. Si on rate l’avion à cause de cette bêtise. Heureusement, ils sont compréhensifs et nous laissent finalement repartir non sans nous avoir rassurés car nous n’étions pas les seuls à faire cet oubli.

Un peu perturbés par cet incident, nous rejoignons penauds la salle d’embarquement avec une heure d’avance.

Tandis que je feuillette tranquillement un magazine, j’aperçois au loin deux visages familiers. Je n’hésite pas une seconde et je les interpelle. Ce sont bien eux: mon neveu et sa fiancée qui s’apprêtent à embarquer sur le vol pour Vienne. Quelle coïncidence ! De plus, ils rentrent le même jour que nous et à peu près au même horaire. Un selfie s’impose.

En fin de compte, notre vol a un retard de 45 minutes que le commandant de bord rattrapera. Notre timing devra être respecté car nous avons rendez-vous avec le propriétaire de l’appartement de Triana pour la remise des clés.

L’aéroport est minuscule ce qui facilite la sortie rapide et la prise en charge par un taxi qui nous amène prestement au palais des congrès où se trouve l’expo marathon.

Récupération du dossard

Celui-ci est de taille correcte avec environ une quinzaine d’exposants. Je récupère facilement mon dossard, mon sac de coureur , nos tickets pour la pasta party et nous voilà en moins d’une heure après la sortie de l’aéroport attablés en train de dévorer un plat de pâtes, des olives, des chips, une pomme, une canette de limonade . Après un rapide tour de l’exposition, le bus 27 nous amène sur la Plaza del Duque où nous nous égarons malgré le guidage de l’application récemment téléchargée sur mon téléphone. Notre temps de trajet a doublé.

Canapé
Salon de notre RbnB

Nous retrouvons enfin l’appartement avec quinze minutes de retard. La nièce de notre logeuse nous y attend avec un grand sourire et nous donne quelques explications concernant notre séjour. Elle nous indique
également quelques bonnes adresses. Puis nous fait visiter l’appartement situé au rez-de-chaussée dans un petit immeuble sis dans une ruelle très calme.

Celui-ci est conforme au descriptif sur le site Air Bnb. Nous avons voulu essayer ce genre d’hébergement mais je n’aime pas trop l’ubérisation à outrance avec le mépris des vrais professionnels.

La fanfare

A peine après avoir posé nos valises, nous voilà partis à la conquête de la ville, que nous avons déjà visité en un éclair il y a plus de dix ans.

A l’aide d’un plan et de mon application GPS maps.me, nous nous dirigeons vers un quartier animé sur la place Alameda de Hercules. Nous tombons fortuitement sur une manifestation où une fanfare attire une foule.
Une vieille dame semblant très inspirée s’approche de nous et commence à vouloir entamer une discussion mais hélas j’ai oublié toutes mes notions de base en espagnol.

Autel
Basilique de Santa Maria de la Macarena

Non loin de loin , la basilique de Santa Maria de la Macarena nous permet un moment de recueillement. Des croyants défilent puis baisent avec ferveur le pied du Christ de l’autel. Je n’ose pas prendre trop de photos de peur de les déranger.

Il se fait tard et je ne dois pas oublier que j’ai un marathon à courir demain. Où trouver un bon plat de pâtes? Nous sommes trop fatigués pour chercher. Celui du coin de la rue fera l’affaire.

Las Colomnas propose des assortiments de fritures et de montaditos, une sorte de sandwichs. Les fritures sont vraiment grasses et les sandwichs un peu secs. Peut-être n’avons pas si faim que cela? Nous demandons à remporter les restes à notre appartement ( je mettrai trois jours à terminer les sandwichs, le reste passera à la poubelle).

Je prépare mes affaires pour demain. Je suis sereine, la température sera idéale.

Je me réveille deux fois au cours de la nuit pour être sûre de ne pas louper le départ demain malgré mes deux réveils.

Dimanche 21 Février 2016: Marathon

Bracelet marathonJour J. 7°C . J’ai prévu un vieux pull à jeter et un sac poubelle. Le site n’était pas très précis concernant les transports mais pour l’aller, le bus était conseillé. Logeant à Triana, c’est-à-dire à l’ouest de la ville, c’était la meilleure solution. Départ de la course à 9h donc réveil à 6h30 afin de pouvoir émerger. Petit déjeuner frugal (gatosport fait maison et thé) .
Il est 7h30 quand nous quittons l’appartement, la nuit enveloppe encore la ville endormie. Seuls les éboueurs et quelques fêtards éméchés arpentent les ruelles de Triana.

Récit du marathon à suivre ici…

Une fois arrivée, après une bonne douche revigorante et nettoyante (tant qu’à faire) , je n’arrive à n’avaler qu’un bout de sandwich et une orange.

Pont
Plaza Espana

Il est temps de passer aux affaires sérieuses. Pendant la course, je me suis promise une bonne glace si je ne marchais pas. Ce fut mon leitmotiv et je m’y suis tenue. C’est bête comme une parole peut avoir du poids.
J’en ai mangé trois en trois heures en guise de récompense. Dont deux à la mascarpone. Tous les bienfaits du sport anéantis en une après-midi!

Direction Parc Maria Luisa pour la visite de la superbe et magnifique Plaza España. Comme d’habitude, beaucoup de français occupent l’espace. Ce sont de grands voyageurs. Puis nous errons dans le quartier paisible et piétonnier de Santa Cruz . Les ruelles sont étroites et des plantes aromatiques séchées parfument certains passages. Nous faisons le plein de souvenirs. Nous en profitons pour faire nos emplettes et ramener quelques souvenirs pour la famille.

Tapas

L’heure passe et la faim commence enfin à me tenailler. Nous choisissons d’aller au restaurant conseillé par notre hôte Los Golondrinas et nous ne sommes pas déçus. Tapas variés avec un bon verre de vin rouge.
Il est temps de rentrer. Je sombre rapidement dans un sommeil profond.

Mais je suis réveillée par un voisin indélicat qui oublie qu’il n’est pas seul sur terre. Misère.

Lundi 22 Février 2016: Centre Historique

Je me réveille fourbue, comme un pantin désarticulé. Mes genoux m’obéissent à peine. Mes muscles sont durs, crispés. Je me souviens alors d’avoir couru un marathon hier matin puis avoir parcouru plus de 15 kilomètres dans l’après-midi. Je n’ai pas le courage de m’étirer. Marcher encore me fera le plus grand bien.

Churros con chocolate

Petit déjeuner rapide composé d’un énorme bol de thé et d’un reste de sandwich (et oui encore). Aujourd’hui, nous allons à la découverte du centre historique de Séville. Mais avant, une pause gourmande dans un café et déguster un chocolate con churros s’impose. Un must pour moi.

Ça, c’est aussi fait. Petit tour dans la cathédrale disponible uniquement pour les fervents. Des touristes mitraillent je ne sais quoi car des barrières bloquent les accès principaux.

Alcazar

Il est temps de rejoindre l’Alcazar où une poignée de visiteurs attend devant la grande porte en bois. 9h30. Il sont ponctuels, nous pénétrons dans une grande cour bordée d’arbustes et d’arbres centenaires.

L’atmosphère y est très paisible. Nous déambulons à travers les différentes salles dont les murs sont ornés d’azulejos et les plafonds à figure géométrique peints en bois. Puis nous découvrons les vastes jardins

Jardin de l’Alcazar

ornés de bassins, de jets d’eau au détour d’un croisement. Les orangers en fruits parfument les allées ombragées. On peut imaginer sans peine les propriétaires cheminer paisiblement. Hélas, l’accès au labyrinthe est clos.

Après deux heures de promenade à travers les jardins aux noms évocateurs: jardin de los Poetas, jardin de las Damas, jardin de la Cruz entre autres. Nous sommes admiratifs de cet oasis situé en plein centre ville.

Ensuite, nous rejoignons la queue pour entrer dans la cathédrale. Nous montons directement dans la Giralda. Je me souviens y être montée avec les enfants il y a douze ans. C’était il y a une éternité.

La descente de la tour est douloureuse pour mon genou droit. La cathédrale est immense, mais les touristes sont si nombreux qu’on se bouscule un peu dans certains endroits.

Ma belle paëlla

Nous retrouvons l’air libre et la foule touristique trépidante. Le soleil est encore au rendez vous. La faim nous tenaille. Maintenant que je maîtrise mon application GPS, nous retrouvons rapidement le chemin vers le marché de Triana. Celui-ci est beaucoup moins grand que celui de Barcelone , la Boqueria. Mais les couleurs sont bien présentes. J’y achète des énormes dattes et un grand verre de salade de fruits.

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à un restaurant ayant pignon sur rue et nous dégustons une paella avec un litre de Sangria. Hummm!

Metropol Parasol

Après une courte sieste, nous voulons admirer les toits de Séville en grimpant sur la Métropole Parasol, une sorte de champignons géants de structure en bois et métallique qui domine la place de la Encarnacion.
Vue sur la ville à 360°. Avec le soleil couchant, les toits scintillent et la cathédrale semble si proche.

Nous revoilà dans Santa Cruz. Les valises seront-elles assez grandes?

Vue sur la Vieille ville

Nous devons toutefois faire attention au volume et au poids car nous n’avons voyagé qu’avec une valise cabine et il va falloir bien tasser.
Je craque pour un chapeau bleu rétro qui n’a rien d’espagnol.

Puis nous rentrons tranquillement à notre appartement avec toutes nos emplettes. Nous n’avons pas faim. Dodo.

Toujours le même voisin indélicat qui prend le patio pour un boudoir et surtout qui nous réveille au petit matin!

Mardi 23 Février 2016: Parc Maria Luisa

Nous faisons la grasse matinée pour une fois et sommes debout à 8h.

Fenêtre sur rue à Triana

L’appartement est situé au rez-de-chaussée dans une ruelle calme, pavée, à sens unique, où parfois une voiture ou un vélomoteur circule. Cette voie donne sur une rue très touristique menant au pont Puente Isabella II appelé aussi Puente de Triana. Cette rue est bordée de restaurants, de boutiques et j’ai craqué pour des glaces à la mascarpone et pour des espadrilles multicolores.

Toute la journée, des centaines de personnes restent attablées et passent des heures au soleil. Aussi bien des touristes que les sévillans.

C’est l’hiver mais bien que le matin la température avoisine les 8°C , rapidement au cours de l’après-midi elle culmine les 20°C voire 26°c au soleil. Il faut alors gérer les rares vêtements que nous avons rapporté et s’effeuiller progressivement. Heureusement que je possède un vieux sac fourre-tout qui peut contenir ma veste et plein d’autres choses encore.

C’est l’hiver et comme l’appartement n’a pas dû servir depuis un bout de temps, il est frais. Heureusement qu’un chauffage d’appoint nous permet de circuler sans pull dans les pièces mais le carrelage reste froid.

Le petit déjeuner se compose de restes des autres matins.

Place d’Espagne

Il est temps de faire un dernier tour. Qui nous emmène au parc de Maria Luisa que nous avons traversé rapidement il y a deux jours. Cette fois ci, nous prenons le temps de flâner et de profiter de cet havre de paix.
À chaque croisement nous découvrons une fontaine, un bassin, une cour. Les azuléjos sont présents partout.

Après ce moment de zénitude, nous reprenons nos fâcheuses habitudes de consommateurs compulsifs. Le quartier de Santa Cruz est parfait pour ce défaut. De nombreux magasins proposent des objets que l’on ne voit pas en France. Nous sommes tentés.

Mercado Lonja del Barranco

Pour notre dernier repas, nous testons le concept innovant du Mercado Lonja del Barranco situé sur les berges du Fleuve Guadalquevir. Une vingtaine de stands propose des mets différents: jamboneria, sushi, paella, tapas, fruits de mer, pâtisserie, vinerie et autres. On peut choisir dans chaque échoppe et on déguste le tout sur des tables placées tous au milieu du grand hall soit sur une grande terrasse le long du fleuve.

Pour notre part, nous sommes restés à l’intérieur. Mine de rien, ma tartelette végétarienne et mon verre de vin Rioja ont été amplement suffisants pour me rassasier. Mais j’ai craqué aussi pour un appétissant gâteau au chocolat.

Avec un chapeau sévillanPetite halte sur un banc au bord du fleuve. Nous regardons passer des promeneurs avec leur chien, des joggeurs, des cyclistes. Profitons de ces moments. Si la vie était aussi simple!

Nous nous reposons quelques heures dans l’appartement avant de rejoindre le car qui nous emmène vers l’aéroport.

Le retour est calme. Nous rentrons à la maison la tête, le ventre et les jambes pleins de souvenirs.

Nous avons parcouru 45 km ensemble avec 48km pour mon marathon puis le retour à domicile obligé à pied. et j’ai gagné (si on peut le dire) deux kilos !!!

Allez comprendre !!!