Du 30 Juin au 24 Juillet 1987
Bruxelles, Mardi 30 Juin 1987 à 12h20 Heure locale,
A cette époque, Internet n’existait pas, en tout cas, pas dans la forme actuelle, l’accès n’était pas aussi facile que de nos jours.
Nous avons donc réservé nos places d’avions et quelques nuits d’hôtel dans une agence. Heureusement que les Thaïs parlent anglais. Nous nous sommes levés à 4 h du matin, du moins nous n’avons pas pu fermer l’oeil de la nuit tellement nous étions excités par ce voyage, ce long voyage.
D’autant plus qu’il faisait chaud et que la moiteur des draps nous gênait pour trouver le sommeil.
Mais l’idée de partir très bientôt nous maintenait dans un réveil ou plutôt un état d’euphorie.
Dès six heures, sur pied, le lit était fait. Douche pour moi.
Nous avons recensé ce que nous devions emmener dans l’unique sacoche noire et un bagage à main minuscule pour ne pas nous encombrer.
Le petit-déjeuner fût bref. Pas faim. Il fallait quitter cette maison le plus vite.

Le métro puis le RER furent vite attrapés. Le bus, le mini-Orlybus semblaient
d’une lenteur extrême pour atteindre leur point de destination.
Et quelle chaleur torride!!!
A travers les vitres teintées, nous regardons les Parisiens se rendant à leur travail avec une note de pitié amusée. Après tout, chacun son tour, dans un mois, nous nous trouverons à la même place qu’eux.
En tout cas, avec nos petits bagages et nos mines visiblement, très visiblement réjouies, il semblait évident que nous quittions la ville.
Beaucoup de yeux nous enviaient.
A l’aéroport, deuxième étape. Nous étions sur la bonne voie. Après avoir patienté une petite demi-heure soit 180 minutes. Mais le temps ne devenait plus une angoisse depuis que nous avions quitté Paris.
Les billets en mains, les réservations d’hôtels dans la poche, nous étions vraiment heureux.
Une fois de plus, un grand ouf! Nous étions tellement impatients de partir et angoissés de rater l’avion que la marge que nous nous sommes accordés était largement suffisante pour pouvoir nous restaurer et prendre un petit-déjeuner au salon du troisième étage.
Puis passeport, billet à présenter.
Fouilles approfondies à l’entrée de l’avion et re-ouf! Nous nous installons dans nos sièges: 10H et 10J près du hublot et juste deux places.
Tant mieux, nous pourrons être tranquilles. Il fait plutôt frisquet ici.
Nous nous tenons la main. Pour ne pas nous perdre.

L’avion décolla à 11h25 (au lieu de 11h15), mais j’ai trop la manie de la ponctualité et bon sang! nous étions en vacances tout de même.
A peine installés, de belles hôtesses nous servirent un petit goûter: madeleine et jus de fruits. Je n’ai pas pris de café, j’étais déjà une pile électrique. Nous regardions les nuages blancs et géants défiler devant nos yeux écarquillés et ravis d’être enfin partis.
Ouf! Maintenant, ça y est, nous partons vraiment.
Le “Royal Jordanian” nous emmenait vers le pays de nos rêves.
Royal Jordanian, Mardi 30 Juin 1987 à 15h20 Heure locale,

Nous survolons la Bulgarie je crois, enfin, d’après mes savants calculs. A 14h, après nous être posés à Bruxelles pour prendre les derniers passagers, on nous servit le déjeuner . Voici le menu servi dans des petites barquettes de plastiques marron avec des couverts métalliques de dînette.
- Salade saisonnière
- Bœuf du chef ou Poulet riz (c’est mon choix)
- Crème aux abricots et aux amandes
- Babybel mini et pain.
Et j’ai bu du jus de fruit. Je n’ai pas osé prendre du vin. Nous étions fatigués.. Donc, après le repas-un peu léger à mon goût- nous nous mîmes à somnoler tandis que passait à l’écran ” Crocodile Dandy” film que nous avions déjà vu auparavant et que nous ne tenions pas à revoir.
Amman, Mardi 30 Juin 1987 à 20h Heure locale,

Déjà une heure après le décalage. 33° et tout le monde s’agitait. Derrière nous, après un atterrissage en douceur, une jeune fille qui devait retrouver sa famille applaudissait et remerciait le ciel de l’avoir conduite saine et sauve sur sa terre.
Nous ne savions pas si nous devions sortir ou non de cet avion car l’escale devait durer 3h.
Mais par précaution, nous prîmes nos affaires et descendîmes comme tout le monde.
La plupart des visages étaient masculins et ceux-ci étaient barbus ou moustachus.
Etant dans un pays qui n’était pas le nôtre et qui n’avait pas les même coutumes que nous, nous nous sentions gênés de nous serrer l’un contre l’autre et même de nous tenir la main.
On ne sait jamais, cela pourrait sans doute être considéré comme un manque de pudeur.
L’avion devait décoller à 23h. Pour tuer ces heures, nous nous sommes baladés, errant dans les couloirs de l’aéroport, croisant des femmes avec des robes longues et des hommes allongés sur des sofas installés à cette intention.
Cette langueur dans leur attitude contrastait visiblement avec la notre un peu nerveuse, inquiète toujours pressée. Eux s’allongeaient et nous, étions assis sur le bout des fesses.
L’aéroport de transit était magnifique. Climatisé, il possédait des fenêtres en forme d’ogive, ressemblant à une mosquée, l’air était parfumé d’encens, d’odeur de patchouli et d’autres senteurs orientales.
Nous étions déjà dans un conte de fées. Les milles et une nuit…
Royal Jordanian, Mardi 30 Juin 1987 à 24h35 Heure locale, en fait, 1er juillet 0h35
Take off. Nous avons décollé vers 23h. Nous sommes revenus en fait dans le même avion mais avec des places différentes. Grâce à un gentil monsieur qui a échangé sa place contre la mienne, nous avons pu être réunis de nouveau. Mais cette fois, nous n’avons plus droit au hublot.Tant pis. Les passagers au départ de Amman étaient nombreux.
Ceux de Frankfort nous ont rejoint ainsi que des Thaïs venus de je ne sais où. En tout cas, l’avion était au grand complet.
Avant d’embarquer, nous fûmes fouillés de fond en comble, rayons X, mais nous n’avions rien à signaler. Mon passeport malgache a étonné les douaniers, personne ne savait où se trouvait Madagascar.
A l’entrée de l’appareil, une jeune femme aux yeux bridés, au cheveu court nous accueillit pour nous souhaiter la bienvenue. Nous nous installâmes rapidement, et l’avion adopta très rapidement une vitesse de croisière de 1000km/h.
Température intérieure 22°C mais je commençais à prendre légèrement froid. Nos couvertures étaient orange-jaune safran…
Au dessus de l’Inde, Mercredi 1er Juillet 1987 à 10h20 Heure locale, (6h20 heure de Paris)
Nous venons de petit-déjeuner.
Non sans mal car nous avions traversé une zone d’interférence. Et les gentils trous d’air nous ont empêché pendant quelques instants de boire notre thé.
Le voisin de mon compagnon est silencieux, souriant et poli. C’est un Thaï. Tandis que les miens sont gais, bruyants, exubérants. Ce sont des français.
Nous avons dormi juste après le déjeuner, tête contre tête, deux oreillers sur nos deux épaules accolées.
Rajah Hôtel,Jeudi 2 Juillet 1987, 15h30 Heure locale,
A 11h du matin, nous avons survolé Bangkok ville le 1er Juillet. La température extérieure était de 33°, le temps un peu gris.
Tout le monde était pressé de sortir de l’avion. En le quittant, une bouffée d’air chaud nous a attrapé au visage. Nous nous sommes regardés.

Enfin, nous voilà. Je n’osais y croire vraiment. Pourtant, tous ces gens étaient vraiment différents de ceux que l’on voit d’habitude.
Pour les papiers/passeport, pas de problème. Bref, nous sommes sortis de toute la paperasserie avec un grand ouf et notre unique valise retrouvée nous nous sommes précipités vers le TAT (Tourism Authority of Thailand) qui s’occupe particulièrement des étrangers.
Notre premier contact avec la ville. La dame qui nous a reçu est jolie. Un peu bridée, English speaking. Il fallait que je m’y mette. De plus mon ami n’y connaît pas grand chose de la langue de Shakespeare. Alors, je m’y suis mise. Puis, précipitation vers la Bank Militaire de l’aéroport.
En faisant la queue, j’ai entendu parler deux français devant moi. Eux aussi allaient à Rajah Hôtel. Pas mal les mecs. L’un blond et l’autre brun avec une queue de cheval.
Bref, je les ai accosté et leur ai proposé de venir avec nous pour partager une Thaï-limousine afin d’y aller ensemble.

Ils ont accepté et nous voilà à quatre dans une belle voiture climatisée.
Mais ce n’était pas une limousine, hélas. Moi, j’étais assise devant et pas mécontente.
Arrivés à l’hôtel Rajah Sukhumit Road Soi 4. Soi signifie “ruelle”. Ce qui est marrant est que Thanon Sukuvit est longue de 20 km avec pleins d’artères qui s’y jettent.
Nous avons traversé la partie nord-est de la ville de Bangkok, je fût impressionnée par la présence de nombreux panneaux publicitaires.
A peine notre chambre retrouvée que nous avons voulu découvrir la ville.

En prenant le bus, nous nous sommes un peu perdus. Mais nous avons réussi à acheter des chemises à logo de crocodile à des prix défiant toute concurrence, un pantalon jaune, des chaussures vertes, manger dans un resto et dormi tard.

Le lendemain, nous avons repris le bus pour Wat Phra Keo ou le Temple du Bouddha d’émeraude. C’est un temple magnifique Un peu perdus (encore?), une jeune thaï nous est venue généreusement en aide.
Elle parlait anglais et était très soucieuse de nous indiquer le chemin.
Puis, nous avons visité une ferme aux serpents, le Khlong ou marché flottant en barque.
Le tout au pas de course, et nous n’avons pas eu le temps de déjeuner à midi.
Je me demande pourquoi tous ces visages, tous ces lieux me semblent si familiers. Parcourir autant de kilomètres et se retrouver presque chez soi.
Je ne me sens pas dépaysée, je n’ai pas peur, je me sens bien. Pourquoi?
Un conducteur de tuk-tuk nous emmène dans un magasin d’état: soie, bijoux. Il doit sûrement récupérer des commissions en cas de vente. Evidemment, je ne résiste pas: je commande un costume tailleur-jupe en soie ( sur-mesure, il sera prêt demain).
Nous commençons à nous déplacer avec aisance dans cette ville où un monde fou grouille, se déplace partout.
Dans la rue, des vendeurs de beignets, de saucisses, de soupe. Nous n’hésitons pas à goûter un morceau par-ci et un sorbet par-là.
Les voitures circulent dans tous les sens et certaines avenues à 5 voies ne désemplissent pas.
Bangkok, Vendredi 3 Juillet 1987,

Nous nous levons tôt pour prendre le petit-déjeuner mais nous nous recouchons car nous sommes trop fatigués. Puis nous empruntons un tuk-tuk pour nous rendre à la gare et y déposer nos bagages. Nous achetons nos billets pour le car en direction de Phuket.
En attendant le départ du car, nous nous promenons dans le quartier chinois ( eh, oui, il y en a toujours un quelque part). Nous entrons dans une cour qui semble calme. Oups! C’est un temple.
Sur notre chemin, nous rencontrons des français. Eh oui, il y en a toujours sur notre chemin. Bizarre d’entendre parler sa langue après avoir parcouru des milliers de kilomètres.
A 18h30, nous prenons dans notre car climatisé VIP. Nous voyageons avec des thaïs pour la plupart. L’accueil du chauffeur est très cordial. Sur l’écran de la TV passent des sketchs thaïs. Tout le monde rit à chaque réplique. Nous ne comprenons rien mais nous rigolons aussi.
Arrêt: Contrôle de police. Un officier armé d’une caméra monte dans le car et nous filme un par un. ???. De nombreux arrêts-contrôles ponctuent notre voyage. Nous finissons quand même par nous endormir en allongeant notre siège.
3h00 du matin. Arrêt pour manger dans un relais ( compris dans le prix du billet): porc séché et poisson.
Sur la route vers Phuket, Samedi 4 Juillet 1987,
Réveil à 7h00, nous avons quand même bien dormi. Nous nous arrêtons dans une auberge pour le petit-déjeuner. Nous sommes les seuls étrangers dans le car mais personne ne semble incommodé. J’ai faim. On nous propose du riz, de la soupe. Je goûte à tout ce que l’on propose. Je suis une gourmande mais surtout une curieuse. Ils ont déjà commencé à embarquer quand j’ai encore le dessert à terminer.
Durant le reste de notre trajet, comme nous ne parlons pas thaï, nous regardons le paysage qui défile. Je regrette que les appareils numériques n’existaient pas encore. Je pense que j’aurai immortalisé plus de beaux moments.

Arrivée à Phuket à 19h15. Un tuk-tuk nous emmène à notre hôtel “Holiday Resort”, chambre 45 et deux lits séparés.
Après une petite toilette, nous voilà à la rencontre de Patong Beach. Des belles filles partout et des regards insistants sur notre couple. J’essaie de parler assez fort en français pour que l’on comprenne que je ne suis pas une des leurs, que je ne suis pas une prostituée.
Nous prenons un verre au bar de la plage. Plusieurs filles nous entourent avec curiosité. Je leur explique avec un anglais hésitant que je ne suis pas thaï et que nous sommes un couple. L’ambiance se détend et les filles n’essaient plus de tourner autour de mon mec.

Nous arrivons à discuter un peu. Mais ce qui me chagrine ici, ce sont ces hommes blancs, vieux et moches qui sont attablés avec de jeunes, très jeunes filles.
Regarde celui-là, avec cette fille d’environ 10 ans qui mange une glace sur ses genoux, c’est absolument dégoûtant. Je me sens impuissante, j’ai l’impression que c’est une personne de ma famille que l’on viole.
Et là-bas, vois-tu ce jeune garçon de 15 ans qui cherche à aborder cet homme blanc. Et ces jeunes femmes dans lesquelles je me retrouve, j’ai mal pour elles.

Mais je suis en vacances, alors je ferme les yeux et je poursuis mon séjour en évitant de voir certaines scènes.
En nous promenant sur la plage, nous découvrons un hôtel moins cher et des chambres plus sympas.
Nous déménageons demain.
Nous dégustons un durian acheté au marché. C’est bon, mais quelle odeur!!!

Phuket, Dimanche 5 Juillet 1987,
Nous partons en ville en minibus TAT. Nous achetons du ramboutan et du tamarin au marché. Nous pensons que les meilleurs endroits à visiter dans un ville sont leurs marchés. Ce sont des endroits vivants, gais, colorés,où il est très facile de discuter avec la population du coin.
Phuket, Lundi 6 Juillet 1987,
Après notre petit-déjeuner, mon ami se fait couper les cheveux chez le coiffeur du quartier. Nous avons remarqué cet artisan hier en nous promenant. Nous expliquons ce que nous voulons avec des gestes. Pas mal la coupe.

Puis nous louons une moto. Au fait, comment ça marche?
Nous arrivons à Kalama Bay non sans mal avec les montées et les descentes, tandis que les buffles se dorent au soleil.
L’eau sent le pétrole avec des bateaux à proximité. Encore des pollueurs.
La moto est pourrie. Nous crevons deux fois. Heureusement, les réparateurs ne sont jamais loin. Puis, nous faisons un tour à Siray mais il y a une usine qui nous rebute.
A Patong Palace, nous réservons une chambre avant de faire nos courses. Nous croisons de nombreux américains. Nous nous couchons tôt bercés par la voix au loin d’une “chanteuse” thaï.
Phuket, Mardi 7 Juillet 1987,

Nous repartons en moto sur la route de Karon Beach. Nous atterrissons sur la plage privée du Méridien. Comme partout, beaucoup d’étrangers sont présents.
Ce qui nous choque, ces sont des “vieux” qui assoient sur leurs genoux des enfants qui ne sont pas les leurs. Il y a en a partout et cela ne choque pas grand monde ( NDLR: nous sommes en 1987 et la loi sur le tourisme sexuel n’est pas encore en vigueur).
Nous prenons le bus pour Phuket puis pour Rawai avec des passagères thaïs qui nous dévisagent encore et encore. Il fait chaud à Rawai. Nous avons demandé le prix des bungalows à Porn Mae puis à Pronthep Palace. Mais les chambres sont hors de prix pour notre besace. Nous rentrons donc à Phuket.
En passant par le marché du coin, nous achetons un bibelot éléphant-ganesh, du mangoustan.
Phuket, Mercredi 8 Juillet 1987,

Nous faisons un tour à Karon beach mais il fait trop chaud. La plage est jolie et les vagues fortes.
J’ai soif et envie de boire un verre. Dans un bar désert, une dame nous sert un tonic et un Sprite (je sais, cela ne fait pas très local). Ca fait du bien.
On se renseigne sur les objets que nous avons acheté au marché: ils seraient interdits à l’exportation!!!. Nous rentrons à l’Hôtel malheureux et pensifs.
C’est notre dernière nuit à Holiday Resort.
Phuket, Jeudi 9 Juillet 1987,

Sur la plage, un vendeur à la sauvette nous accoste: ” Pas cher les pierres!!”. Nous lui achetons un “rubis” (qui s’avérera être un faux, évidemment)
Nous réservons un billet pour une visite de Phang nga.
Phuket, Vendredi 10 Juillet 1987,
Réveil à 6 heures. Un bus vient nous chercher, il est rempli d’américains. Le trajet en bateau est pénible.
Phuket, Vendredi 10 au Mardi 14 Juillet 1987,
Sur la plage de Patong, nous re-voyons le couple de routards français rencontrés quelques jours avant.
Dernières heures à Phuket. Nous en profitons pour flâner sur la plage.
Bangkok, Mercredi 15 Juillet 1987,
Nous arrivons à Bangkok à 5h30. Il nous faut chercher un hôtel.
Nous prenons un tuk-tuk à Phao San Road. Premier hôtel: le Top Guest house 80 baths. Nous visitons les chambres: affreuses. Nous repartons pour le Palace Hotel où les chambres sont proposées à 200 baths.
Elles sont correctes, mais avec vue sur…le mur d’en face. Nous ne faisons pas la fine bouche, trop heureux de pouvoir prendre une bonne douche.
Bangkok, Jeudi 16 Juillet 1987,

Bamrung Muang Il fait chaud. Nous croisons une française sur Sukumvit Road. C’est bizarre de partir si loin et d’entendre parler français.
Nous faisons quelques emplettes au market: statuettes, masques , ceintures, grenouille en bois.
Ce soir, nous nous promenons dans le fameux quartier de Patpong: le quartier chaud de la ville.
Le bar est rempli de touriste. Sur la scène aussi grande qu’un wok, trois jeunes (très jeunes) filles se trémoussent en rythme.
Je m’éloigne à peine de mon compagnon pour voir d’un peu plus près ces danseuses qui l’approchent comme des sangsues. “Eh! Touche pas à mon pote, fillette, chasse gardée!!!”
Quel toupet! Elles s’imaginent que je suis une des leurs (eh oui, encore!!) voir Récit Brésil . Voir ces filles me fait juste un peu mal au cœur, je vois ma sœur, ma cousine mon amie en chacune d’elle. Je me vois moi. Et j’ai juste la nausée.
Bangkok, Vendredi 17 Juillet 1987,
Nous commençons à nous familiariser avec cette grande ville qu’est Bangkok. Nous prenons le bus, le Tuk-tuk. Les rues ne nous font pas peur.
Nous mangeons dans la rue, une soupe dans les gargottes nous semble plus délicieuse car elle est préparée pour les gens du quartier.
Centre commercial Robinson, Silom center, la boutique de soie de Jim Thompson, la rivière Chao Praya.
Bangkok, Samedi 18 Juillet 1987,
Les Marchés: on adore. Les endroits à ne jamais manquer dans un pays.
C’est ici qu’est la vraie vie avec les odeurs, les saveurs, le toucher, les cinq sens sont en extase.
Nous mangeons pratiquement de la soupe tous les jours. Nous croisons sur les stands des scorpions, des serpents, des chauve-souris , des poissons, des vêtements de contrefaçon.
Bangkok, Dimanche 19 et lundi 20 Juillet 1987,

Visite du Wat Pra Keo:
Comme nous n’avons pas de guide, nous déambulons dans les allées dorées et remplies de touristes.
Le lendemain, nous longeons Sukhumvit Road, nous achetons un rubis dans une boutique nationale.
L’après-midi est consacré au quartier Khao san où nous dégustons une bonne soupe dans un guest house.

Bangkok, Mardi 21 Juillet 1987,
10h- Nous nous renseignons sur Ancient City.
Nous prenons le bus n°11 (30 bahts) puis un taxi (50 bahts).
11h30- Ancient City. C’est une sorte de France miniature mais en grandeur presque nature. Nous croisons peu de monde. Les différents bâtiments sont magnifiques.
Nous marchons à toute allure. Le parc est immense. Tout est si beau.
Bangkok, Mercredi 22 Juillet 1987,
9h30- Nous prenons les papiers nécessaires pour la licence des bibelots achetés. Puis, nous visitons le Musée National.
11h30- Nous mangeons à Khao san, passons à la poste, prenons de l’argent à la banque. Puis, nous allons au marché de Patunam. Dans l’après-midi, nous nous promenons dans Patpong. Toujours une foule importante de touriste s’y presse.
Bangkok, Jeudi 23 et Vendredi 24 Juillet 1987,

Derniers jours siamois. Nous en profitons pour faire des achats de tee-shirts, montres, sacs à main.
Que me reste-t’il de ce voyage? Une sensation de déjà vu. Je me suis sentie comme chez moi, les gens m’ont paru familiers. Le pays est accueillant, les gens calmes.
Les touristes-hommes m’ont profondément choquée. Cette pédophilie est écoeurante. J’aurai voulu sauter sur ces mecs pervers et criminels.
J’espère que ces enfants seront sauvés.